Emeutes à Lausanne: «Ca n’a rien à voir avec Nahel, c’est le fantasme de casser et de piller»

Publié

Émeutes à Lausanne«Ça n’a rien à voir avec Nahel, c’est le fantasme de casser et de piller»

Le fondateur des boutiques Pomp it Up, Toto Morand, est convaincu que les enseignes étaient ciblées pour être pillées.

Evelyne Emeri
par
Evelyne Emeri
Toto Morand, 60 ans, pose dans son dépôt. Il se dit attristé par les événements survenus samedi soir dès 21h45/22h00 dans le quartier du Flon à Lausanne.

Toto Morand, 60 ans, pose dans son dépôt. Il se dit attristé par les événements survenus samedi soir dès 21h45/22h00 dans le quartier du Flon à Lausanne.

Pomp it Up

«C’est choquant d’attaquer en pleine heure de pointe au Flon. Il devait être 21h45/22h00 hier soir. Ce n’est pas du tout la même situation qu’en France. Ils ont agi par mimétisme. Là-bas, c’est la misère. Depuis des années, il y a un vent de révolte. Ici, nous avons un niveau de vie élevé. Ça n’a rien à voir avec Nahel. C’est peut-être un fantasme de casser et de piller chez certains jeunes. C’est surtout gratuit.» La première réaction du patron des magasins de chaussures Pomp it Up et trublion de la politique vaudoise, la voici. Toto Morand fait partie des quelques commerçants qui ont eu droit à la colère incompréhensible de plus d’une centaine de jeunes rassemblés via les réseaux sociaux pour mettre à sac le quartier lausannois samedi soir.    

«Ils ont ciblé les enseignes»

À plusieurs reprises, les forces de police ont dû disperser les jeunes, cagoulés et agressifs.

À plusieurs reprises, les forces de police ont dû disperser les jeunes, cagoulés et agressifs.

Pomp it Up

«Ils ont agi gratuitement. Ils ont ciblé des enseignes qui plaisent (ndlr. la sienne et la Fnac en particulier à la rue de Genève). Il y avait bien une volonté de pillage. D’habitude, ça se passe entre 2h et 5h du matin par la porte arrière, ce sont des gens bourrés ou des toxicomanes qui cherchent de l’argent dans la caisse, poursuit le boss de l’enseigne de chaussures. Là, ils ont brisé une vitre, tenté d’ouvrir la porte d’entrée, j’ai même une vitrine qui est complètement descendue, ils ont dû y aller fort. Chez moi, ils n’ont pas eu le temps de voler quoi que ce soit. La police est arrivée très vite.» A combien évaluer les dégâts matériels pour sa seule enseigne? «Une dizaine de milliers de francs. Ça va vite».

«Ils ont cassé sans revendications»

Toto Morand, patron de Pomp it Up

«Un casse, c’est toujours très triste. Ils ont cassé sans revendications. Ce sont des jeunes qui se sont fait entraîner par des meneurs. Quel gâchis. Ils vont se faire poursuivre par la justice. Ce n’était pas une meute, c’est la nouvelle ère des réseaux sociaux. Ils sont très jeunes et très inconscients. À qui la faute? À l’époque, je pense. C’est l’adrénaline de se battre avec les flics. Tout ça, c’est un peu ridicule. Je ne veux pas stigmatiser», ajoute le commerçant visé par les émeutiers. À ce stade, la police a interpellé sept personnes: 6 mineur(e)s âgé(e)s de 15 à 17 ans et un individu de 24 ans. Des Suisses et des étrangers. «Avec les caméras, ils vont choper les autres», affirme notre interlocuteur. 

«Cons et irresponsables»

Les casseurs ont brisé des vitrines, parfois complètement.

Les casseurs ont brisé des vitrines, parfois complètement.

Pomp it Up

«C’est le début d’un engrenage, ça fait de la peine pour ces gamins. Ça rend triste. Ils sont cons. Il faut qu’ils apprennent. Ils sont juste irresponsables. Ils se mettent en danger. Je n’excuse pas les Français, mais leurs banlieues, ce sont des bombes à retardement. Ici, c’est débile», conclut le Lausannois.

Ton opinion

111 commentaires