CinémaAnt-Man tout petit au Royaume quantique
«Ant-Man et la guêpe – Quantumania» inaugure la phase 5 de l’univers étendu Marvel. Kang le conquérant est au moins formellement introduit.
- par
- Jean-Charles Canet
Bon, plouf-plouf, quel était notre état d’esprit avant de découvrir «Ant-Man et la guêpe – Quantumania», le troisième Ant-Man au cinéma et l’épisode qui a le redoutable honneur d’ouvrir la phase 5 de l’univers étendu Marvel? Un peu fatigué à vrai dire par la phase 4, compilation disparate de films et de séries Disney+ qui ont tenté péniblement de familiariser leur audience au concept de multivers: du médiocre et inutile «Black Widow» (2021) au chamboulé pour cause de décès subit de son interprète principal «Black Panther: Wakanda Forever» (2022).
La phase 5 compte entrer dans le dur avec la présentation du super vilain successeur potentiel de Thanos. Vous savez, le gars qui voulait résoudre l’épineux problème de la surpopulation galactique d’un simple claquement de doigts et qui fut défait par les Avengers (vers la fin de la phase 3).
Manipulation temporelle
Le nom du nouveau méchant est Kang le conquérant. Son expertise? Les voyages et la manipulation temporelle. Son atout? Être incarné par Jonathan Majors, excellent dans les scènes (il y en a une voire deux) où il y a à manger.
Et pourquoi Ant-Man et Cie? Tout simplement parce que ce sacripant de Kang est prisonnier dans l’univers quantique, endroit ou l’espace et le temps n’existe pas. Donc pas de pouvoir pour Kang dans ce type de geôle. Cette dimension, qui ferait rire n’importe quel microscope, est connue et étudiée par la famille recomposée qui comprend Scott Lang, sa fille Cassie, son père spirituel Hank Pym, sa femme Janet et leur fille Hope. Cette dernière a tôt fait de se faire happer par le prisonnier frustré.
Tous ensemble
Le film de deux heures se consacre donc à cela: l’affrontement de la Ant-Man family qui comprend très vite que le méchant doit rester là où il se trouve et Kang qui ne partage pas ce point de vue.
Mis à part une courte introduction et une toute aussi courte conclusion, tout se passe dans l’univers quantique, du moins celui imaginé par les multiples ateliers d’effets spéciaux mandatés par les studios Marvel. On navigue donc dans du 99% numérique. Mais on est très loin de Pandora hélas et bien plus proche d’une bouillie de pixel générée à la chaîne. Ce n’est ni beau, ni moche, c’est du travail de pro mais générique.
Du blabla dans le sandwich
L’autre problème de «Quantumania» est que le film est perclus de séquences d’action à la Marvel avec toujours les mêmes types de chorégraphie standardisée. Ah le cliché du héros sur le point d’être terrassé et sauvé in extremis par l’intervention d’un tiers surgit de nulle part. Entre du blabla mollement filmé et des scènes de mornifles vues, revues et corrigées, le film avance cahin-caha, semble effrayé de ses audaces fantastico-scientifiques et préfère botter en touche avec de l’insipide. On attendait plus du premier opus de la phase 5. Et une fois encore ce qui est suggéré pour la suite est plus excitant que ce qui est proposé au présent.
Deux propositions pour cette crise: laisser tomber ou visionner d’un œil léger juste pour se maintenir à jour et se nourrir d’espoir et d’eau fraîche.