Basketball - La vérité, c’est que les Lions ont «paniqué»

Les entraîneurs de SB League savent que pour gagner face à Massagno, il faut cibler trois joueurs en défense: les frères Mladjan et Roberto Kovac. Dusan Mladjan, blessé au dos, n’était pas là alors les Lions ont attaqué les deux autres. Et ça a marché puisque Marko Mladjan est sorti définitivement du terrain pour 5 fautes avant même la fin du 3e quart-temps après avoir vécu l’enfer contre Dragan Zekovic.

Roberto Kovac, lui, a passé un très mauvais moment au début de la deuxième mi-temps. Sur trois défenses de suite, le tireur de Massagno a dû défendre au poste bas (ndlr: près du panier) contre Thomas Jurkovitz, à qui il rend quelques centimètres. Bilan des trois attaques genevoises? Une faute provoquée et deux paniers de son arrière. C’est pourtant simple, non, le basket?

Et puis? Plus rien. Les quinze minutes restantes, les joueurs d’Andrej Stimac n’ont plus jamais cherché à viser Roberto Kovac. Cela a pu s’expliquer temporairement par l’éphémère passage en défense de zone de l’entraîneur tessinois Robbi Gubitosa, qui a su profiter de l’effroyable maladresse des Lions (1/17 à 3 points). Mais sur le dernier quart-temps, Stimac et sa bande ne peuvent s’en vouloir qu’à eux-mêmes.

D’autant plus que c’est ce même Roberto Kovac, qui a joué avec 4 fautes lors des 5 dernières minutes, qui gagne le match à lui tout seul avec 5 paniers primés en 10 minutes. «On a essayé de le cibler mais ils se sont adaptés», a répondu Thomas Jurkovitz lorsqu’on lui a posé la question. Avant d’avouer: «nous n’avons plus mis la balle au poste, alors que c’était le plan de jeu. Nous avons paniqué.»

Lorsqu’on l’a retrouvé à l’étage de la salle, on l’a chaudement félicité. Revenir au Pommier, qu’il a quitté cet été, recevoir un hommage avant la partie et ne pas mettre un shoot pendant 25 minutes: il fallait être sacrément costaud dans la tête pour venir «tuer» la rencontre en 4e quart-temps comme il l’a fait. Grande classe, le joueur a donné tout le crédit à son coach Robbi Gubitosa. Dans son beau costume, le technicien a commenté les dix minutes en lévitation de son joueur. «Un tireur ne doit jamais s’arrêter de shooter. Il peut en rater dix d’affilée et marquer les dix suivants. Et c’est mon travail, à lui et Dusan, de leur donner confiance.»

La semaine dernière, on avait écrit que Sébastien Clivaz s’était montré quelque peu impitoyable avec le pauvre Neuchâtelois Saban Mehic. L’arbitre avait en effet sanctionné le joueur d’Union d’une faute technique parce qu’il avait eu le malheur de faire un geste d’humeur… Comme le hasard fait bien les choses, Sébastien Clivaz était au sifflet pour la partie entre les Lions et Massagno. On y était également et on dirait que notre chronique a apparemment trouvé écho en Valais puisque M. Clivaz est venu à notre rencontre en plein match pour nous expliquer que cette sanction trouvait son origine dans le nouveau règlement en vigueur. Un autre exemple de celui-ci? On n’a pas le droit de simuler une faute sur un tir. Roberto Kovac, qui a écopé d’une faute technique, en a fait l’amère expérience samedi.

On attendait de voir l’armée de tireurs (les frères Mladjan, Roberto Kovac et dans une moindre mesure Vernon Taylor) de Massagno en action, on a vu celui que l’on n’attendait le moins dans cet exercice: Isaiah Williams. Plusieurs fois l’équipe tessinoise a été décrochée par les Lions au tableau d’affichage. Mais son ailier américain était toujours là pour relancer les actions des siens derrière l’arc. «Ce n’est pas mon meilleur shooteur mais c’est mon meilleur joueur, le plus complet. Sans compter qu’il peut attaquer et défendre sur 4 positions», lui a rendu hommage Robbi Gubitosa.

«On est contents, on est vivants.» Le sort et les blessures s’acharnent sur les Lions depuis le début de la saison et l’entraîneur genevois a tenté tant bien que mal de trouver du positif, en conférence de presse. «J’apprécie le contingent mais il y a peut-être un peu moins de qualité pour jouer contre des adversaires aussi performants, a dit le technicien, qui ne cherchait a priori pas à envoyer un message à son président Imad Fattal. Mais plutôt à mettre en exergue les limites de son groupe actuel. «Je n’en veux à personne mais voilà, c’est notre réalité. Cela ne sert à rien de parler des blessés lorsque l’on ne met pas la balle au poste bas ou que l’on dort en défense. Il y a tellement de choses à travailler.» Sûr que depuis samedi soir, Stimac a repris du poil de la bête.

En démonstration il y a dix jours contre Swiss Central, Olympic a eu un mal fou à se défaire d’Union samedi à la Riveraine (56-67). Dans le sillage de Daniel Giddens (5 contres), Neuchâtel a remporté une première mi-temps (29-28) très défensive et était encore en course à moins de 3 minutes de la fin (54-56). C’est le moment qu’a choisi l’expérimenté Slobodan Miljanic (13 points) pour sanctionner la défense de zone locale.

On l’avait dit après la défaite de Neuchâtel au Rocher lors de la première journée: il faudra que le duo Bryan Colon – Selim Fofana excelle à chaque partie cette saison pour entrevoir la victoire du côté d’Union. Sauf que le premier cité ci-dessus n’a converti que trois de ses dix tentatives au tir samedi. Juste après le tir primé du Fribourgeois Miljanic, Colon s’est d’ailleurs fait cueillir par son copain Natan Jurkovitz.

Et dans la foulée, Natan Jurkovitz (10 points, 8 rebonds, 3 passes) a mis un point final à cette rencontre avec un tir longue distance, juste après une défense monstrueuse de Kwamain Mitchell sur Selim Fofana (3/11 au tir). À noter côté Olympic, la belle prestation offensive une nouvelle fois de Boris Mbala (16 points). Pour Union, il ne reste plus qu’à espérer que l’assistant Chad Timberlake, 18 minutes de jeu samedi, se mette vite en forme.

Le BBC Monthey apprend à vivre sans son nouveau stratège JaCori Payne (cuisse) et ce n’est pas tout simple. Les pensionnaires du Reposieux, en déplacement à Lucerne, sont tombés (86-74) devant le collectif du néo-promu Swiss Central. Les Valaisans se sont bien accrochés jusqu’à 41-37 avant d’encaisser un cinglant 21-1 (62-38, plus gros écart de la partie) en cinq minutes! Les joueurs de Patrick Pembele ont cru pouvoir revenir au score grâce à Jalen Hayes mais alors qu’ils avaient l’occasion, à 69-57, de repasser sous la barre des 10 points, Jamal George a mis le pied sur la ligne de touche et a perdu l’un des 23 ballons montheysans (!) Avant que Thomas Fritschi (no 6) n’aille aider côté ballon! (Le genre de réflexe défensif absolument interdit). Pour Swiss Central, Antwoine Anderson (17 points), Michael Phillips (21) et Joël Fuchs (différentiel de +35) ont brillé.

Jérémy Jaunin nous disait le week-end dernier que seule une victoire à Lugano validerait un lancement idéal pour sa formation nyonnaise, après le succès contre Union. Eh bien les joueurs de Stefan Ivanovic l’ont fait avec la manière, en atomisant 64-90 une équipe de Lugano pour qui la saison risque d’être passablement longue (grosse pensée pour Markel Humphrey)… Face à la transition défensive «cata» des Tessinois, Jaunin a régalé ses coéquipiers (13 assists). Six d’entre eux ont d’ailleurs mis 8 points ou plus. De quoi faire le long trajet du retour vers le Rocher dimanche soir dans la joie et la bonne humeur.

Après sa victoire contre Lugano lors de la première journée, Boncourt a dû s’avouer vaincu samedi à Bâle (91-82), sous les tirs d’un ex de sa maison. Devin Cooper, qui a quitté le Jura pour le finaliste du dernier exercice Starwings durant l’été, avait envie de mettre une misère pas possible à son ancien club, qui a payé la note: 25 points et 28 d’évaluation pour le meneur de jeu américain, parfaitement soutenu par Thomas Rutherford (22 points), Ilija Vranic (19) et Branislav Kostic (15). On soulignera quand même pour Boncourt la nouvelle grande performance du capitaine Nemanja Calasan: 18 points, 11 rebonds et 30 d’évaluation.