Nucléaire iranienDépôt d’une résolution critique contre l’Iran à l’AIEA
Les États-Unis, le Royaume-Uni, la France et l’Allemagne ont déposé mardi à l’AIEA une résolution dénonçant le manque de coopération de l’Iran.
Les États-Unis et les trois pays européens parties à l’accord sur le nucléaire iranien (Royaume-Uni, France et Allemagne) ont soumis mardi soir à l’AIEA une nouvelle résolution dénonçant le manque de coopération de Téhéran, a-t-on appris de sources diplomatiques.
Le texte «a été déposé ce soir», a indiqué à l’AFP un diplomate européen, tandis qu’une deuxième source avait fait état plus tôt de la même information, à la veille de l’ouverture de la réunion trimestrielle du conseil des gouverneurs de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA).
Les quatre pays occidentaux ont pris cette décision après avoir pris connaissance la semaine dernière d’un rapport de l’Agence faisant état de l’absence d’avancées sur la question de trois sites non déclarés, où des traces d’uranium avaient été découvertes par le passé. Selon le projet de résolution consulté par l’AFP, le Conseil «exprime sa profonde inquiétude» face à ce problème qui reste en suspens «du fait d’une coopération insuffisante de l’Iran».
«Collecte d’échantillons»
Le texte «juge essentiel et urgent» que Téhéran fournisse sans délai «des explications techniquement crédibles» sur la présence des particules d’uranium, ainsi que «l’accès aux sites et au matériel», pour «permettre la collecte d’échantillons», est-il écrit. Une délégation de l’AIEA doit se rendre en Iran d’ici à la fin du mois pour tenter d’avancer sur ce contentieux de longue date.
Autre motif d’inquiétude, note une source diplomatique: «l’expansion continue du programme nucléaire iranien», alors même que les capacités de vérification de l’AIEA sont fortement restreintes depuis près de deux ans. Dans un document informel distribué lundi aux États membres, Moscou fustige «une action contre-productive» qui, si elle aboutit, «aura des conséquences irréversibles».
Le Conseil des gouverneurs de l’AIEA avait adopté une résolution similaire en juin. Seules la Russie et la Chine avaient voté contre. La République islamique avait alors dénoncé un geste «politique» et en riposte, elle avait décidé de retirer 27 caméras installées par l’AIEA pour surveiller les activités nucléaires de l’Iran.
«Vive préoccupation»
Le pacte de 2015, connu sous son acronyme anglais JCPOA, offre à l’Iran un allègement des sanctions internationales en échange de garanties permettant d’assurer que Téhéran ne se dotera pas de l’arme atomique – un objectif que la République islamique a toujours nié poursuivre.
Mais à la suite du retrait des États-Unis du JCPOA en 2018 et du rétablissement des sanctions américaines qui étouffent son économie, Téhéran s’est progressivement affranchi de ses obligations. Le Conseil des gouverneurs de l’AIEA va par ailleurs examiner une résolution «exprimant sa vive préoccupation» après le refus de la Russie de cesser ses actions contre les installations nucléaires ukrainiennes, selon un autre diplomate basé à Vienne.
Le Conseil a déjà approuvé deux textes sur le sujet, en mars puis en septembre. Ce nouveau document appelle la Russie «à abandonner ses revendications sans fondement sur la centrale de Zaporijjia [dans le sud de l’Ukraine], à retirer immédiatement ses troupes et son personnel et à cesser toute action» contre les sites nucléaires.