Motocyclisme - 2023 dans le viseur des pilotes Ducati

Publié

Motocyclisme2023 dans le viseur des pilotes Ducati

Cinq Desmosedici aux cinq premières places de la grille de départ du GP des Amériques de dimanche soir: le show est garanti. Parce qu’il n’est pas seulement question de victoire dans une course, mais bien de l’avenir.

Jean-Claude Schertenleib
par
Jean-Claude Schertenleib

En choisissant la quantité (et la qualité) – huit pilotes, sur un peloton de vingt-quatre titulaires en MotoGP –, Ducati savait que sa saison 2022 serait particulière. Parce qu’il faudrait essayer de contenter trois équipes «clientes», tout en mettant la priorité sur son team officiel, formé de Francesco «Pecco» Bagnaia et Jack Miller.

Or, après trois courses et à quelques heures d’un GP des Amériques où les Desmosedici ont dominé les qualifications, le meilleur pilote de la marque au championnat est Enea Bastianini (team Gresini), vainqueur au Qatar avec sa Ducati... 2021. Deuxième pilote Ducati? Johann Zarco, huitième du championnat, juste devant son équipier dans l’équipe Pramac, Jorge Martin... celui-là même qui a été le plus rapide aux essais samedi.

Les «officiels», eux, ne sont que onzième (Jack Miller, à déjà 30 points du leader du championnat Aleix Espargaró) et quatorzième (Bagnaia, avec douze points). Or, si Bagnaia a prolongé de deux ans son entente avec l’usine avant même le début du championnat (qui a dit qu’il a bien fait?), les autres vont logiquement tout faire pour convaincre les pontes de Borgo Panigale de les engager aux côtés de «Pecco» l’an prochain, donc à la place de Jack Miller.

Une situation complexe

Chaque marque rêve d’une telle domination sur un circuit, mais la situation de Ducati est bien plus complexe qu’elle n’y paraît. Car la question, sur ce circuit de COTA sur lequel Fabio Quartararo, Marc Márquez, mais aussi Alex Rins et Joan Mir seront prêts à profiter de tout cafouillage, est de tenter de gérer cette mainmise apparente.

Tous ces pilotes sont de grands professionnels, mais tout professionnel qui se respecte sait aussi que le premier concurrent à battre, c’est son propre voisin de stand. Pour l’heure, on se contente de phrases qui sonnent bien, mais qui peuvent être à double tranchant, comme, pour Jack Miller: «Je préfère affronter d’autres Ducati; ainsi, ce sont les pilotes qui font la différence.»

Bagnaia, assuré de conserver son guidon officiel, affirme: «Mieux lutter contre les autres Ducati, c’est plus facile.» Vraiment? Nous, on mettrait plus volontiers quelques sous sur... Enea Bastianini, qui part de la deuxième ligne et qui promet: «Regardez la course, il y aura du spectacle!»

Enea Bastianini a promis «du spectacle».

Enea Bastianini a promis «du spectacle».

AFP

Márquez fait amende honorable

On attendait de lui un exploit à la hauteur de son palmarès sur ce circuit des Amériques qu’il adore (sept victoires en huit apparitions, sept pole position en, depuis hier, neuf tentatives), mais Marc Márquez ne s’élancera «que» de la troisième ligne de la grille de départ (9e temps).

Au moment de son débriefing, samedi soir très tard, l’octuple champion du monde faisait amende honorable: «Je n’ai pas assez cru en moi lors des qualifications. J’ai bien travaillé tout le week-end, mais en superpole, je me suis trouvé dans le trafic et je ne voulais pas me rater. Or, c’est justement ce qui m’est arrivé. Après deux semaines si difficiles mentalement, je me dis que c’est déjà bien d’être ici», avoue l’Espagnol.

A-t-il roulé plus «sagement» qu’habituellement? «Non, je n’ai pas pris moins de risques. La différence, c’est qu’en Indonésie, chaque fois que j’essayais de rouler comme je le veux, je me retrouvais à terre.»

Marc Márquez ne partira qu’en troisième ligne.

Marc Márquez ne partira qu’en troisième ligne.

AFP

La phrase du jour: Randy Mamola

«Fabio, c’est le Márquez de la moto bleue»: l’Américain Randy Mamola, légende des années quatre-vingt a trouvé la formule qui sied actuellement à Quartararo, le seul capable de limiter les dégâts avec sa Yamaha M1.

Sixième des qualifications, le champion en titre a encore fait beaucoup mieux que ses collègues de marque, Andrea Dovizioso (15e), Franco Morbidelli (19e) et Darryn Binder (24e). Question: va-t-il encore longtemps supporter cette situation?

Fabio Quartararo a reçu les compliments de Randy Mamola.

Fabio Quartararo a reçu les compliments de Randy Mamola.

AFP

Ton opinion