Jura: Saype n’en finit pas de courir le monde

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JuraSaype n’en finit pas de courir le monde

L’artiste français établi à Moutier expose à Porrentruy ses bras entrelacés, tandis que la marque Swatch présente deux œuvres réalisées dans le désert.

Vincent Donzé
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Vincent Donzé

Tokyo était sa 18e étape en trois ans avec partout dans le monde, une trace symbolique sprayée dans un endroit emblématique: des bras entrelacés. Pour l’infirmer Guillaume Legros devenu l’artiste Saype, ce symbole solidaire a d’abord exprimé le secours apporté aux migrants chavirés en Méditerranée, avant de prendre un sens plus large de communion entre les peuples et les individus.

Jusqu’au 25 juin, y compris le lundi de Pentecôte, les photographies de ces étapes sont présentées sous une forme inédite au musée de l’art optique Popa de Porrentruy (JU).

L’artiste natif de Belfort établi à Moutier s’est fait un nom avec ses peintures géantes faites sur l’herbe ou le sable. Le but de sa collection «Beyond Walls» (Au-delà des murs) est de relier les cinq continents par la plus grande chaîne humaine du monde. Chaque bras dessiné appartient à une personne qu’il a rencontrée dans un voyage précédent.

Au-dessus de favelas

Si deux jours lui suffisent pour réaliser une œuvre censée durer deux semaines, selon la météo, le travail administratif nécessaire en amont prend un temps fou: «À Rio, j’ai dû négocier avec des narcotrafiquants pour pouvoir faire voler un drone au-dessus de favelas», confie l’artiste de 34 ans, en reconnaissant qu’être intervenu au Champ-de-Mars à Paris ou au siège de l’ONU à New York, ça ouvre des portes…

À peine rentré de Tokyo, Saype s’envole aujourd’hui pour Montréal, la 19e étape de son périple. Sa carrière d’artiste, Saype l’a commencée dans le monde du graffiti, avant de se tourner vers l’art sur sol. Aujourd’hui, il cherche à «avoir un impact sur les gens, sans impacter la nature». D’où l’usage d’une peinture 100% biodégradable qu’il a lui-même développée.

Pour Swatch, un désert kényan a servi de toile à ce pionnier d’un nouveau mouvement de land art. «Le site sur lequel ils devaient travailler est si isolé que les téléphones portables ne fonctionnaient pas», rapporte la marque horlogère. Les conditions météo ont ajouté une dose d’imprévu au projet réalisé à deux jours de route de Nairobi. Des intempéries ont d’abord empêché Saype de repérer les lieux au préalable.

À peine avait-il terminé son travail que des pluies inattendues se sont abattues sur la zone et ont emporté les fresques fraîchement peintes. Mais Saype s’est remis au travail de bon cœur… Avant leur disparition au rythme des aléas de la nature, ses peintures sont photographiées au moyen de drones

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