FranceHelena Noguerra nue sans son accord en Une: «C’est quand je veux, quand j’y consens»
L’actrice de 54 ans a poussé un coup de gueule dans «Libération» contre un magazine pour avoir publié une photo d’elle à la plage sans son consentement.
- par
- Fabio Dell'Anna
Il y a quelques jours, alors qu’elle profitait d’un séjour chez elle à Dieppe (F), Helena Noguerra a été photographiée à son insu sur la plage avec son compagnon, Fabien Galthié. Un cliché qui a été publié en Une de «Voici» où l’on peut voir le sélectionneur du XV de France ainsi que l’actrice complètement nus. Un choc pour la comédienne, vue notamment dans le film «L’Arnacoeur». Elle a alors poussé un coup de gueule dans les pages de «Libération».
En effet, Helena Noguerra a décidé de ne pas «rester dans le silence et dans cet état de sidération». C’est le «sans consentement» qui l’afflige «depuis cinq jours». «J’avais déjà été piégée par ce journal, mais jamais nue. Et cette nudité exposée à tous sans que je sois d’accord me gêne beaucoup. Oh bien sûr, rien de grave hein… Je sais bien qu’il est dérisoire de venir pleurnicher sur un téton exposé! J’en ai bien conscience», commence-t-elle par écrire.
Elle poursuit: «Il n’y a pas mort d’homme, bien qu’il y ait risque de mort d’âme! Car ce qui l’est, grave, et c’est pourquoi j’écris, c’est qu’à une époque post #MeToo, à une époque où le consentement est enfin un sujet, je m’étonne que cela ne soit pas appliqué à cette presse charognarde.»
«Je décide où, quand, à qui je l’expose et comment»
Elle explique que cet acte lui rappelle «celles et ceux qui se font agresser sexuellement», dont elle fait également partie. «On minimise l’agression sous prétexte que leur tenue ou leur comportement, jugés ambigus par certains, justifie qu’un prédateur perde le contrôle, cède à ses pulsions, et vole ce qu’elles (ils) n’avaient pas l’intention de donner.»
L’artiste de 54 ans rappelle alors qu’elle a déjà posé en tenue d’Ève dans des magazines ou des films, mais ce n’est pas une raison pour voler l’image de son corps. «C’est quand je veux. Quand j’y consens. C’est comme avec le corps, on couche si on veut, quand on veut et avec qui on veut. Ce n’est pas parce qu’on est libre que tout le monde peut se servir. Être libre, ce n’est pas être en libre-service! Je décide où, quand, à qui je l’expose et comment. Ça compte, le comment!»
Elle termine son message par un souhait: «Ils humilient à bon marché et se font du fric sur nos chagrins. Le consentement ici n’a pas de place. Je réclame une loi qui interdise d’exposer nus des gens sans leur consentement. Autrement dit, je réclame une loi qui exige le consentement.»