Arabie saouditePremière visite en Europe du prince héritier depuis l’affaire Khashoggi
Mohammed ben Salmane se rend en Grèce, puis en France, «pour évoquer les relations bilatérales et les moyens de les renforcer».
Le prince héritier saoudien, Mohammed ben Salmane, a entamé, mardi, sa première visite dans l’Union européenne depuis l’assassinat du journaliste Jamal Khashoggi, en se rendant en Grèce pour une visite officielle de deux jours avant une seconde étape en France, selon l’agence de presse du royaume.
Rencontre avec le Premier ministre grec
Mohammed ben Salmane, dit MBS, doit évoquer avec «les dirigeants de la Grèce et de la France les relations bilatérales et les moyens de les renforcer dans différents domaines», a écrit l’agence officielle SPA en citant un communiqué de la cour royale. Accompagné de trois ministres et d’une importante délégation d’entrepreneurs, MBS est arrivé mardi soir à Athènes et s’est entretenu avec le Premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis avant de signer des accords sur les transports maritimes, l’énergie, les technologies de défense, la gestion des déchets et la culture.
«Les relations entre les deux pays sont historiques et nous aurons l’occasion de finaliser» une série de projets bilatéraux, a dit MBS au début de sa rencontre avec Kyriakos Mitsotakis. Parmi eux figure l’installation d’un câble électrique qui reliera l’Arabie saoudite à la Grèce et permettra de fournir à l’Europe «une énergie beaucoup moins chère», a souligné MBS.
Retour sur la scène internationale
Cette visite intervient moins de deux semaines après celle du président américain Joe Biden dans le royaume, qui a consacré le retour du prince héritier sur la scène internationale, dans un contexte de guerre en Ukraine et de flambée des prix de l’énergie.
Mohammed ben Salmane (MBS), dirigeant de facto du royaume, avait été ostracisé par les pays occidentaux après le meurtre macabre en 2018 du journaliste critique Jamal Khashoggi au consulat de son pays à Istanbul. Les services de renseignement américains ont pointé la responsabilité de Mohammed ben Salmane, envenimant les relations entre Ryad et Washington.
Premier exportateur de brut
Depuis le début de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, les pays occidentaux cherchent à convaincre le premier exportateur de brut à ouvrir les vannes pour soulager les marchés. Riyad résiste toutefois aux pressions de ces alliés, en invoquant son engagement vis-à-vis de l’OPEP+, l’alliance pétrolière qu’il codirige avec Moscou.
La semaine dernière, le président français Emmanuel Macron avait reçu à Paris le nouveau président des Émirats arabes unis, Mohammed ben Zayed. Au cours de ce voyage, les responsables ont annoncé un accord entre le géant français de l’énergie Total Energies et la compagnie pétrolière publique émiratie ADNOC «pour une coopération dans le domaine de l’approvisionnement en énergie».