Erdogan répète qu’il veut une «ceinture de sécurité d’ouest en est»

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Nord de la SyrieErdogan répète qu’il veut une «ceinture de sécurité d’ouest en est»

Le président turc veut à tout prix étouffer les Kurdes du nord de la Syrie. Il vise une zone de sécurité élargie, qui engloberait la ville symbole de Kobané, reprise par les… Kurdes à l’État islamique en 2015.

L’armée turque montre sa présence à la frontière avec la Syrie. Avant, peut-être, une offensive.

L’armée turque montre sa présence à la frontière avec la Syrie. Avant, peut-être, une offensive.

AFP

Le président turc Recep Tayyip Erdogan, qui a lancé, depuis dimanche, une série de raids aériens sur le nord-est de la Syrie et des positions de combattants kurdes, a réaffirmé, vendredi, son objectif d’établir une «ceinture de sécurité d’ouest en est», le long de la frontière sud de son pays. Une telle zone engloberait de facto la ville emblématique de Kobané, reprise en 2015 par les Forces démocratiques syriennes (FDS, kurdes) aux djihadistes du groupe État islamique, avec le soutien des États-Unis.

La région de Kobané est la dernière à échapper au contrôle de l’armée turque, déployée depuis 2019 le long de la frontière en territoire syrien.

«Nous défendrons les droits de millions de femmes et d’enfants innocents»

Selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH), un calme relatif régnait, vendredi, dans le nord de la Syrie, après une nuit paisible. Les tirs d’artillerie turcs ont repris contre la seule province de Hassaké, dans le nord-est, sans faire état de victimes, a indiqué l’ONG.

«Avec la ceinture de sécurité que nous sommes en train de créer au-delà de nos frontières, nous défendrons les droits de millions de femmes et d’enfants innocents», a martelé Recep Tayyip Erdogan lors d’un discours, à l’occasion de la Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’encontre des femmes. Ankara a affirmé que l’attentat qui a fait six morts et 81 blessés au cœur d’Istanbul, le 13 novembre, avait été commandité depuis Kobané, ce que les Kurdes ont démenti.

Ankara sourde aux injonctions de Washington et Moscou

Depuis six jours, les bombardements et les tirs d’artillerie se sont concentrés sur les zones où les autorités turques affirment viser des positions du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) et de ses alliés des Unités de protection du peuple (YPG), composante dominante des FDS. Tous ont nié leur implication.

Jeudi, le ministre turc de la Défense, Hulusi Akar, s’est successivement entretenu avec l’ambassadeur américain et son homologue russe, dont les deux pays avaient appelé Ankara à la «retenue». De son côté, a rapporté la chaîne de télévision privée NTV, Hulusi Akar leur a rappelé l’accord passé en 2019, entre la Turquie, les États-Unis et la Russie, à l’issue d’une précédente offensive turque, prévoyant le retrait des YPG à 30 kilomètres de la frontière.

Washington avait appelé, mercredi soir, à «une désescalade immédiate dans le nord de la Syrie», se disant «profondément préoccupé par les récentes actions militaires qui déstabilisent la région, menacent notre objectif commun de lutte contre l’État islamique et mettent en danger les civils et le personnel américain», selon le Département d’État américain.

Une offensive, «le moment venu»

Le président turc, qui compte déclencher «le moment venu» une offensive terrestre, a désigné les localités syriennes de «Tal Rifat, Manbij, Ayn al-Arab (Kobané en kurde, ndlr)», afin de compléter sa zone de sécurité de 30 km de large le long de la frontière méridionale. Cependant, outre une relative accalmie dans les frappes, le lancement de cette offensive au sol n’est pas escompté dans l’immédiat, a indiqué un responsable.

Compte à rebours enclenché

Abdulkadir Selvi, éditorialiste du quotidien «Hürriyet» et considéré comme très proche du chef de l’État, a estimé, cette semaine, que l’armée turque devrait préalablement achever l’opération «Griffe refermée», en cours depuis avril contre des positions kurdes dans le nord de l’Irak. «Après cela, il faudra lancer le compte à rebours de l’opération terrestre contre la Syrie. Cette fois, une opération beaucoup plus large est prévue.»

(AFP)

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