Football - Sion a retrouvé un esprit

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FootballSion retrouve un esprit

Anton Grgic a inscrit sur penalty le but qui a permis à Sion de battre Young Boys à Tourbillon. Une victoire de prestige et une bouffée d’oxygène pour les Valaisans.

Nicolas Jacquier Sion
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Nicolas Jacquier Sion

Si Christian Constantin avait écouté ce que lui dictait son instinct, ce qu’il fait très souvent, Marco Walker n’aurait pas eu l’occasion de s’asseoir samedi sur le banc du FC Sion. En quittant, voilà une semaine, Saint-Jacques sur les chapeaux de roues dès la mi-temps, alors que son équipe y était déjà humiliée 5-0, le patron de Tourbillon s’était aussitôt enquis de savoir qui, parmi les coaches disponibles sur le marché, était disposé à venir poursuivre le tournus.

Ajoutée au désir exprimé en avant-saison d’instaurer une politique de stabilité, la présence de Gelson Fernandes, faisant office de paratonnerre dans son nouveau rôle de vice-président, allait le convaincre de surseoir à sa volonté d’actionner le couperet, permettant à Marco Walker, son sauveur du printemps, de revenir en troisième semaine. Un sursis assorti néanmoins d’un ultimatum condamnant son technicien à trouver la parade pour relancer une équipe en perdition. Ce qui n’est pas gagné d’avance lorsque l’adversaire s’appelle Young Boys.

Grâce à un penalty transformé par Grgic et un autre, bernois, détourné par Fayulu (32e), Sion s’est pourtant offert le succès de prestige après lequel il courait depuis mai 2016 contre les footballeurs de la capitale. Un succès de nature à conforter son entraîneur dans ses fonctions. En optant pour des choix osés – Fickentscher et Hoarau relégués sur le banc, première titularisation de Saintini, premières minutes offertes à Berdayes, etc. – pour relancer une formation trop dissipée, souffrant d’un manque de liant commun, Walker a été récompensé pour ses audaces. Soulagé au coup de sifflet final, il pouvait enfin mieux respirer.

De zéros à héros

Le discours musclé de son président ayant mis chacun de ses joueurs devant ses responsabilités aura contribué à provoquer le déclic. Que cela soit au niveau de l’état d’esprit, de l’engagement et de la solidarité exprimée, Sion s’est rebiffé, affichant tout ce qui lui avait fait défaut jusque-là. En quête de réhabilitation devant son public, il a trouvé des ressources mentales insoupçonnées pour rebondir.

Revenu de son prêt luxembourgeois à Titus Pétange, Saintini ne pouvait imaginer de meilleurs débuts en Super League. Associé à Ndoye dans une charnière centrale inédite, le jeune Français n’a jamais craqué face aux gros bras adverses, offrant un premier blanchissage à une défense qui venait d’encaisser huit buts en 180 minutes.

Quand ils ne se mentent pas à eux-mêmes, les Valaisans savent imposer leurs vérités. Battre YB n’a rien d’anecdotique. Que Sion y soit parvenu traduit un potentiel ne demandant qu’à être mieux exploité – encore faut-il s’en donner les moyens.

Marco Walker en sera toujours le coach le week-end prochain à Bubendorf (BL), en Coupe. Sans doute Christian Constantin a-t-il eu raison de ne pas s’écouter. Son énergique intervention a suffi à transformer des zéros en héros.

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