MotocyclismeMárquez et le fantôme électronique
On ne fait pas de courses avec des si. Mais dimanche soir, au Texas, tout le monde était unanime: si Márquez n’était pas resté cloué sur la ligne de départ, il pouvait prétendre, au minimum, à une place sur le podium.
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«Je ne veux pas dire que j’aurais gagné sans le problème technique du départ, mais j’avais le rythme pour essayer»: Marc Márquez a été, avec un parfait Enea Bastianini, l’autre héros du GP des Amériques MotoGP. Un héros qui a fini sixième... après avoir été dernier.
Que s’est-il passé? Honda, bien sûr, ne va pas donner les détails, mais il est certain qu’il y a eu un bug électronique: «Quand je suis revenu sur la ligne, après le tour de chauffe, il y avait un signal d’alarme sur l’écran de contrôle. J’ai essayé de partir, mais rien ou presque ne se passait. C’était comme si le système qui limite automatiquement la vitesse quand on rentre au stand était enclenché. Quand, à la sortie du premier virage, j’ai désactivé le système qui baisse la moto au départ, ma Honda a commencé à bien fonctionner, même si ce n’était pas parfait.»
La suite, on la connaît: du grand Marc Márquez, de la dernière à la sixième place: «J’étais bien, j’ai pris des risques, bien sûr. Mais à cinq tours de la fin, mon corps a dit basta!» Les nombreux pilotes – et pas des moindres – qui ont été les spectateurs privilégiés de cette remontée ont compris le message: le boss est de retour!
Des systèmes encore perfectibles
Tout le monde le sait depuis des années, nous vivons à l’ère de l’électronique. Avec tout le côté perfectible de ces technologies. Si les équipes, logiquement, ne communiquent pas sur les pannes de ce genre, on a déjà connu, cette saison, d’autres soucis.
Comme ceux de Dovizioso, qui avait passé par son stand dès la fin du premier tour du GP d’Argentine parce que le système qui abaisse la moto au moment du départ était resté bloqué. Une panne rencontrée également par le Sud-Africain Brad Binder (KTM) en Indonésie, ce qui ne l’avait pas empêché de terminer la course ainsi, certes loin de son coéquipier de vainqueur, Miguel Oliveira.
La philosophie, selon Fabio
Fabio Quartararo a encore été impressionnant, mais il ne s’est classé que septième avec sa Yamaha M1: «Je donne toujours le 100%. Malheureusement, aujourd’hui, cette septième place, c’est le mieux que je pouvais faire. Depuis le premier GP, je m’habitue peu à peu à ce déficit de puissance; à la fin, on doit se battre avec ce qu’on a.» Pas sûr que le champion en titre défende les mêmes couleurs l’an prochain...
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Fabio Quartararo: «On doit se battre avec ce qu’on a…»
AFPLa phrase du jour: Carlo Pernat
Ce GP des Amériques était le 500e de l’ère moderne, celle de la collaboration entre le pouvoir sportif, la F.I.M. (Fédération internationale de motocyclisme), le promoteur Dorna, l’association des teams IRTA et le groupement des constructeurs, MSMA.
Parmi ceux qui ont vécu toute cette période – qui étaient même déjà dans les paddocks avant la «révolution» de 1992 -, il y en a un qui était particulièrement heureux dimanche soir. Carlo Pernat, le plus truculent des managers de pilotes, a gagné deux des trois courses du jour, grâce à Tony Arbolino (Moto2) et Enea Bastianini (MotoGP). A propos de celui-ci, dont certains disaient qu’il pourrait rejoindre Marc Márquez chez Honda l’an prochain, Pernat a été clair: «Les Espagnols sont incapables de gérer un Italien. Enea doit rester dans un team tricolore.»
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Tony Arbolino (de dos) célèbre sa victoire dans les bras de Carlo Pernat (à dr.).
AFP