Hockey – Rétrospective 2023 (2/2): Quand les Aigles s’offrent une épopée pour l’éternité

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Hockey – Rétrospective 2023 (2/2)Quand les Aigles s’offrent une épopée pour l’éternité

Pour Genève-Servette et ses supporters, le cru 2023 et le sacre du 27 avril resteront à jamais marqués d’une pierre blanche. Cette année, pour la première fois, le puck était grenat.

Simon Meier
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Simon Meier
Le capitaine Noah Rod brandit le trophée au cœur d’une fine équipe de gaillards et de combattants. Genève-Servette compte enfin un titre majeur à son palmarès.

Le capitaine Noah Rod brandit le trophée au cœur d’une fine équipe de gaillards et de combattants. Genève-Servette compte enfin un titre majeur à son palmarès.

BASTIEN GALLAY / GALLAYPHOTO

Il y a des années auxquelles il est plus ou moins difficile de dire au revoir. Et il y a celles dont on sait qu’on ne les oubliera jamais. Pour Genève-Servette et ses supporters, le millésime 2023 s’inscrit comme le plus merveilleux de l’histoire. Une histoire qui a duré longtemps, très longtemps même depuis les pionniers de 1905, avant de connaître ce sublime sommet. Un titre de champion, enfin. L’apogée, le couronnement, la délivrance, le kif total.

C’est un peu de tout ça que le peuple grenat a vécu, en ce 27 avril 2023, lorsque le diabolique quintal de Teemu Hartikainen s’est mué en ange supersonique pour planter le 4 à 1 contre Bienne. Le VIIe acte d’une finale exceptionnelle d’intensité, de beauté et d’élégance venait de basculer définitivement du côté des Aigles. Et les Vernets, heureux comme jamais, de célébrer les héros dans une folie à la fois douce et furieuse.

Décharge de bonheur

Les mois ont défilé sur le champ des souvenirs et des émotions, le quotidien a repris le dessus, pas toujours rose pour les Grenat qui n’ont pas encore tout à fait digéré leur chef-d’œuvre. Toutes ces vibrations, tous ces sacrifices et puis cette décharge de bonheur, ça ne pouvait laisser que des traces. Parce qu’ils ont suivi leur quête jusqu’au bout, soudés comme des chiens de traîneau sous la houlette d’un staff obsessionnel. Une année entière en mission, entre espoirs et sacrifices, amitiés et tensions, doute et triomphe. Ou comment la victoire du collectif coïncide avec la folle destinée de chacun.

On appelle ça «aventure humaine». Parce que le sport, à la fin et quoi qu’on en dise, ce sont les gens. Ceux qui le pratiquent et ceux qui le vivent de l’extérieur, parfois avec plus de passion encore. Sur la glace comme en dehors, tous ces types, de Robert Mayer à Tanner Richard en passant par Noah Rod, Henrik Tömmernes, la section finlandaise et tous les autres, ont fait preuve d’une rare profondeur d’âme et d’un esprit exemplaire.

Tant de frustrations

De quoi rendre le sacre encore plus fort, savoureux. Toujours à propos de gens, il y a toutes celles et ceux qui vivaient sur les poussiéreux souvenirs - ou récits - des victoires de Genève-Servette en Coupe (11 800 personnes aux Vernets pour la finale de 1959 contre les Young Sprinters, nouveau succès en 1972), des titres de vice-champions à la chaîne (cinq entre 1966 et 1971). Un goût d’inachevé ravivé dans l’ère moderne, avec ces trois finales perdues avec plus ou moins de regrets (2008, 2010, 2021).

Et puis l’apogée, la délivrance, le kif total pour ces milliers de Genevois qui jurent avoir fait partie des quelques centaines qui suivaient encore l’équipe en 1re ligue, dans l’anonymat des années 1980. Ce coup-ci, pas de doute, ils l’ont vécu, même à la télé, même sur le parking des Vernets. Et pour eux, depuis ce 27 avril 2023, quelque chose a changé.

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