SyrieAu moins 33 morts dans une attaque de l’EI contre l’armée
La troisième attaque du mois du groupe jihadiste État islamique s’est aussi révélée la plus meurtrière dans une zone désertique de l’est du pays.
Le bilan de l’attaque du groupe Etat islamique jeudi soir contre un bus de l’armée dans l’est de la Syrie est passé à 33 soldats, selon un nouveau bilan fourni samedi par l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH). Un précédent bilan de cette ONG faisait état de 26 morts. L’attaque, jeudi soir, est la plus meurtrière depuis le début du mois d’août du groupe extrémiste contre les forces gouvernementales cette année, selon l’OSDH.
En état d’alerte
L’EI a intensifié récemment ses attaques en Syrie, notamment depuis les zones désertiques où ses combattants sont repliés, après la perte en 2019 des vastes territoires qu’il contrôlait dans ce pays. Quatre de ses chefs successifs ont été tués depuis. «Des éléments de l’EI ont tendu jeudi soir une embuscade à un car de l’armée syrienne qui transportait des soldats dans l’est de la province de Deir Ezzor, les ciblant à l’aide d’armes légères et moyennes», a indiqué l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH).
Une source militaire syrienne, citée par l’agence officielle Sana, a de son côté affirmé qu’un «groupe terroriste a visé un car militaire, jeudi soir, au sud-est de Deir Ezzor». L’attaque a fait des morts et des blessés parmi les soldats, a ajouté la source sans en préciser le nombre.
Vendredi matin, les forces du régime et les groupes pro-iraniens qui lui sont alliés, fortement déployés dans la région de Deir Ezzor, étaient en état d’alerte, selon l’OSDH. Il s’agit de la troisième attaque d’ampleur de l’EI contre l’armée syrienne depuis le début du mois d’août, et la plus meurtrière, selon le directeur de l’OSDH Rami Abdel Rahmane.
Lundi, dix militaires avaient été tués dans la province de Raqa (nord), où l’EI avait proclamé, dans la terreur, un «califat» en 2014, avant d’en être évincé en 2017. Le 1er août sept personnes, dont cinq soldats syriens, avaient péri dans une attaque contre un convoi de camions-citernes transportant du carburant dans une zone désertique du centre de la Syrie.
«Toujours présent»
«L’EI a récemment intensifié ses attaques (…) dans un message ayant pour objectif d’assurer que le groupe est toujours présent et actif malgré la mort de ses dirigeants», a affirmé à l’AFP M. Abdel Rahmane. Depuis 2019, quatre chefs de l’EI ont été successivement tués. Le 3 août, la formation extrémiste avait annoncé la mort du dernier en date, et la nomination d’un successeur.
Selon l’EI, il avait été tué par un groupe jihadiste qui lui est hostile et qui contrôle la province d’Idleb, dernier bastion rebelle dans le nord-ouest de la Syrie. En 2019, Washington avait dit avoir tué le premier chef de l’EI, Abou Bakr al-Baghdadi, lors d’une opération en Syrie.
Après une montée en puissance fulgurante en 2014 en Syrie et en Irak, l’EI a vu son «califat» autoproclamé vaciller sous le coup d’offensives successives lancées dans ces deux pays avec le soutien d’une coalition internationale antijihadiste. La défaite de l’EI en Syrie a été proclamée en 2019 – et en Irak en 2017 – mais la coalition est restée dans le pays pour lutter contre des cellules jihadistes qui continuent d’y opérer, visant des civils, des forces dirigées par les Kurdes, des soldats syriens ou des combattants pro-iraniens.
Le conflit en Syrie a fait depuis 2011 plus d’un demi-million de morts, ravagé les infrastructures et déplacé des millions de personnes.