Pays-BasUn bébé meurt dans un centre de demandeurs d’asile surpeuplé
L’ONG Médecins sans frontières a dénoncé les «conditions de vie inhumaines» dans un refuge d’urgence du nord des Pays-Bas, où un nourrisson de trois mois est mort.
Les autorités néerlandaises enquêtent jeudi sur la mort d’un bébé de trois mois au principal centre de demandeurs d’asile du pays, un établissement surpeuplé où règnent, selon Médecins sans frontières (MSF), des «conditions de vie inhumaines». «Les inspecteurs des services de la jeunesse et du Ministère de la justice enquêtent sur la mort de l’enfant, qui s’est produite dans une salle de sport utilisée comme refuge d’urgence pour les demandeurs d’asile», a déclaré le Ministère néerlandais de la justice.
«Actuellement, on ne sait pas grand-chose sur la mort du bébé, mais les premiers soins donnés n’ont pas permis de ranimer l’enfant», a déclaré le ministère dans un communiqué publié mercredi soir. La mort du nourrisson a attiré l’attention sur le centre de Ter Apel dans le nord des Pays-Bas, où les médecins comparent les conditions d’accueil aux pires situations observées dans les centres de réfugiés le long des frontières européennes.
Comme au camp Moria, sur l’île grecque de Lesbos
La branche néerlandaise de MSF s’est déployée jeudi dans le centre de Ter Apel, une première pour l’organisation qui fournit habituellement une aide médicale dans les zones de guerre. «À partir d’aujourd’hui, nous donnons des soins médicaux à Ter Apel», a déclaré MSF dans un tweet. «Les conditions de vie y sont inhumaines et doivent être améliorées immédiatement», écrit l’organisation. «Le gouvernement doit maintenant agir rapidement. En attendant, nous ne laisserons pas les gens en plan aux portes de Ter Apel», ajoute-t-elle.
«Les conditions trouvées par Médecins sans frontières seraient similaires à celles du camp de Moria à Lesbos (Grèce)», a pour sa part indiqué le radiodiffuseur public NOS. «Il n’y a pas de douches et les toilettes sont sales», a-t-il ajouté. «Nous avons atteint un triste niveau dans notre pays», a ajouté le maire de Groningue, Koen Schuiling, appelant d’autres municipalités des Pays-Bas à ouvrir leurs portes pour aider à réduire le surpeuplement à Ter Apel.
Les habitants montent aux barricades
Mais les plans visant à loger les demandeurs d’asile ailleurs se heurtent parfois à une opposition virulente. Les habitants de la petite ville d’Albergen (est) protestent ainsi depuis des jours contre les plans de l’agence néerlandaise pour les réfugiés de loger jusqu’à 300 demandeurs d’asile dans un hôtel. Scandant des slogans comme «Non aux demandeurs d’asile!» et «Partez!», des habitants ont assuré que la décision leur avait été imposée malgré les objections selon lesquelles la ville était trop petite pour l’afflux de centaines d’étrangers.
Les experts affirment que la crise actuelle des demandeurs d’asile n’est pas due au nombre plus élevé de personnes qui traversent la frontière vers les Pays-Bas. Ils blâment plutôt une pénurie de logements dans le pays et le fait que le gouvernement néerlandais a réduit ses capacités d’accueil pour les demandeurs d’asile, dont le nombre avait baissé pendant la pandémie de coronavirus.