Présidentielle française – Valérie Pécresse et Eric Zemmour, un débat tendu pour se relancer

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Présidentielle françaiseValérie Pécresse et Éric Zemmour, un débat tendu pour se relancer

À la peine dans les sondages, la candidate des Républicains (droite) et celui de Reconquête! (extrême droite) ont débattu, jeudi soir, à un mois de l’élection présidentielle.

Valérie Pécresse et Éric Zemmour sur le plateau de TF1, jeudi 10 mars 2022.

Valérie Pécresse et Éric Zemmour sur le plateau de TF1, jeudi 10 mars 2022.

AFP

La candidate de droite Valérie Pécresse et l’ancien polémiste d’extrême droite Éric Zemmour, au coude-à-coude dans les sondages, se sont affrontés jeudi soir, lors d’un duel sur TF1 et LCI souvent vif et haché.

Les premiers échanges ont été particulièrement animés. «Quand on est sous influence de (Vladimir) Poutine (le président russe), on ne peut pas se dire patriote. Et c’est pour cela que vous êtes décrédibilisé pour présider la France», a lancé la prétendante LR à l’Élysée.

Elle a accusé son rival d’être porté par l’«esprit munichois», en étant «défaitiste», en étant «fasciné par la force de Hitler, la force de Poutine» en affirmant qu’«il faut un Poutine français». Elle a pointé son «inhumanité» en refusant d’accueillir en France les réfugiés fuyant la guerre en Ukraine. Son rival lui a répondu en la qualifiant de «technocrate» et de «gestionnaire». «Vous êtes profondément une centriste et vous avez déjà trahi les électeurs de droite», a-t-il taclé.

Ce premier face-à-face télévisé pourrait être décisif pour les deux prétendants à un mois du premier tour afin de relancer une campagne paralysée par la guerre en Ukraine. Ils ont en commun d’avoir baissé dans les sondages ces derniers jours: Valérie Pécresse est donnée entre 11 et 13%, Éric Zemmour entre 11% et 14%, soit bien derrière Marine Le Pen (17-18%) et très loin derrière Emmanuel Macron (environ 30%).

Les raisons de leur décrochage dans les sondages sont différentes: ébranlée par un mauvais démarrage au Zénith le 13 février, Valérie Pécresse a passé beaucoup de temps à faire la synthèse des différentes sensibilités de son propre camp et peine à créer une dynamique face au président-candidat. L’ancien polémiste est, lui, pénalisé pour ses propos jugés prorusses ou ses positions sur les réfugiés ukrainiens qui ont suscité des critiques jusque dans son équipe – il a depuis nuancé ce dernier point.

«Compromissions»

La candidate de droite a profité d’un sommet européen présidé par Emmanuel Macron, également président en exercice de l’UE, pour tenter d’étoffer sa stature internationale en réunissant des leaders européens de droite et centre droit du Parti populaire européen (PPE).

En défendant des sanctions «extrêmement fortes» à l’encontre de la Russie, elle a taclé au passage Marine Le Pen et Éric Zemmour, dont elle a dénoncé les «sympathies» et «compromissions» avec Vladimir Poutine. Mais tous se sont retrouvés pour critiquer de nouveau le déploiement, jeudi, du drapeau européen sous l’Arc de triomphe à l’occasion du sommet de Versailles, après la polémique provoquée par son installation le 31 décembre pour célébrer la présidence française du Conseil de l’UE.

Pour la candidate RN, Emmanuel Macron est «dans une provocation permanente à l’égard du peuple français». «Il méprise leur sentiment national» et «patriotique». «En réalité, il veut remplacer la souveraineté nationale par la souveraineté européenne», a-t-elle affirmé. «Emmanuel Macron aime humilier la Nation française. La preuve: il récidive», s’est indigné Éric Zemmour sur Twitter.

Plus modérée mais également critique, Valérie Pécresse a affirmé que, en tant que «patriote et européenne», elle aurait «préféré que les drapeaux français et européen s’embrassent sous l’Arc de triomphe, ce qu’avait fait Nicolas Sarkozy».

(AFP)

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