Ski alpinLe champagne de «Odi», héros du Lauberhorn, a un goût amer
Le Nidwaldien s’est imposé sur la «vraie» descente du Lauberhorn, après un premier succès dans la discipline jeudi dans une version raccourcie. Mais la terrible chute d’Aleksander Aamodt Kilde et le programme colossal ont fâché «Odi» et Cyprien Sarrazin.
- par
- Sylvain Bolt Wengen
Marco Odermatt est plus que jamais le roi du Lauberhorn. Déjà vainqueur d’une version raccourcie jeudi, le Nidwaldien a remporté la «vraie» descente samedi devant 38’000 spectateurs. Des supporters venus de toute la Suisse dont de nombreux Romands, qui se sont massés dans la fan zone située sous la fameuse Tête de chien, dans l’aire d’arrivée et au bord de la piste mythique.
«Au niveau de la performance, c’est une victoire comparable à mon titre mondial en descente à Courchevel, mais pas au niveau des émotions, a lâché le Suisse après son nouvel exploit. C’est une victoire incroyable, je suis très heureux d’avoir mis une coche sur ma «bucket-list» ici, mais de telles chutes atténuent les émotions.»
Car le triomphe du Suisse est gâché par la terrible chute d’Aleksander Aamodt Kilde dans la bosse finale de Wengen. Le Norvégien a dû se faire poser un garrot sur la piste. «On savait que la semaine allait être brutale, «Aleks» (Aamodt Kilde) était malade et c’est déjà dur physiquement en pleine santé. Espérons que ce soit la dernière fois que l’on fasse trois courses de vitesse de suite ici!»
Sarrazin fier de rivaliser avec «Odi»
Même son de cloche dans la voix de son dauphin Cyprien Sarrazin. «Trois jours de courses c’est trop et surtout de finir avec la longue descente, ça ne va pas, a pesté le Français, 2e à 59 centièmes. Que Kilde, l’athlète le plus costaud de nous tous s’écrase comme ça, ce n’est pas normal! On est des machines, d’accord, mais on reste des humains!»
Pour la quatrième lors des cinq dernières courses de vitesse, le duo Odermatt/Cyprien se partage les deux premières places en vitesse. Les «monstres» ont relégué Dominik Paris, 3e, à 1’’92. Le Français avait eu le déclic en gagnant la descente de Bormio fin décembre et s’est imposé lors du super-G de Wengen, laissant les deux descentes au Suisse. «Avec Marco (Odermatt), on skie sur un gros gros niveau, je suis fier de ce que je réalise et de pouvoir livrer une bataille avec le meilleur skieur du monde.» Désormais privés d’Aleksander Aamodt Kilde, qui était le troisième membre d’un trio écrasant la vitesse, les deux adversaires vont se retrouver la semaine prochaine à Kitzbühel où deux descentes sont agendées (vendredi et samedi). «Kitzbühel, c’est la dernière course que j’aimerais gagner. La forme est là, mais il faut rester calme et vigilant avec la tête.»