FootballL’OL féminin craignait d’imiter Servette Chênois
L’Olympique Lyonnais féminin a remporté son 17e titre de champion en venant à bout du PSG en finale de play-off. Même si le piège a été évité, les critiques pleuvent dans le camp lyonnais sur ce mode de championnat.
- par
- Rebecca Garcia
Dans moins d’une semaine, deux mastodontes du football féminin s’affrontent dans le stade de San Mamés. L’occasion? La finale de la Ligue des champions. L’Olympique Lyonnais et le FC Barcelone se retrouvent encore après avoir connu des parcours similaires en championnat cette saison.
Le Barça n’a pas flanché, et compte 27 victoires et une défaite seulement en 28 parties disputées (81 points). Des chiffres affolants à l’heure où son dauphin, le Real Madrid, n’en compte que 64, avec un match en moins. Un total honorable, mais largement insuffisant pour empêcher les Catalanes de rafler un cinquième championnat consécutif.
Elles ont aussi remporté la Coupe de la Reine, pas plus tard que samedi. Et avec la manière, puisqu’elles ont battu la Real Sociedad 8-0.
L’OL, de son côté, n’a pas à rougir. La saison s’est terminée vendredi soir après 22 rencontres: 20 victoires, un nul et une défaite pour des Lyonnaises plus que solides.
Simplement, elles auraient pu perdre le trophée du championnat contre une équipe comptant 11 points de moins - le PSG - puisque les deux formations se sont affrontées en finale de play-off de Ligue 1.
Le principe des play-off dérange
Le format des play-off a fait son retour cette saison en D1 Arkema. Les quatre meilleures équipes du championnat se retrouvaient pour les ultimes confrontations, avec des demi-finales puis cette finale du vendredi 17 mai.
Les Lyonnaises ont triomphé 2-1, mais l’entraîneure Sonia Bompastor était plutôt critique après le 17e titre national de son équipe. «Vous imaginez ce soir en cas de défaite? Vous avez survolé la saison, et vous allez dire à vos joueuses: ’Non, ce n’est pas vous la meilleure équipe de France’? Non, ça ne marche pas.»
Le discours n’était pas le même du côté des Parisiennes, et notamment au sein de l’encadrement du PSG féminin. Lequel parle sur son site du «charme si particulier de ces matchs couperets.» C’est sûr qu’à courir toute la saison derrière la locomotive de l’OL, l’idée de pouvoir les coiffer au poteau séduit.
Il n’y a qu’à aller du côté de Servette Chênois pour comprendre à quel point il est difficile d’encaisser une défaite après avoir roulé sur les adversaires en saison régulière. Les Genevoises n’avaient pas perdu en championnat lors de la saison 2022-23 – elles ne comptaient que deux matches nuls - mais elles s’étaient inclinées face à Zurich lors de la finale. C’était assez pour dire au revoir au titre.
Les Grenat espèrent bien l’emporter cette saison. Elles ont décroché dimanche leur billet pour la finale des play-off. L’adversaire? Zurich, bien sûr, le 26 mai prochain.
Le PSG et la leçon de classe
La technicienne de 43 ans qui a mené Lyon à la victoire décisive a aussi déploré l’attitude des Parisiennes. «Vous allez dire que je suis un peu ronchon ce soir, mais j’aurais apprécié que les joueuses parisiennes puissent sur le bord de la pelouse pendant la cérémonie jusqu’au bout. Elles auraient au moins démontré un peu plus de classe», a-t-elle lancé, avant de s’enorgueillir de ses troupes. «Là-dessus, mon équipe a de la classe. Et ça fait la différence justement.»
Reste à voir si cela fera aussi la différence face au FC Barcelone samedi prochain, à Bilbao.