Genève – «On a tout essayé, en vain»: le Salon de l’auto est annulé

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Genève«On a tout essayé, en vain»: le Salon de l’auto est annulé

Un nombre d’inscrits en baisse et la crise du Covid ont conduit les organisateurs à supprimer la cuvée 2022 du grand raout de l’automobile, prévu en février. Une édition est néanmoins agendée en 2023.

David Ramseyer
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David Ramseyer

TDG

«Nous n’avons pas eu le choix… soupire Sandro Mesquita, directeur général du Geneva International Motor Show (GIMS). C’est un coup très dur, mais on a préféré renoncer.» Prévu à la mi-février après deux annulations successives, le Salon de l’auto n’aura pas lieu, a révélé Radio Lac. Il est repoussé à 2023. À cette occasion, les organisateurs espèrent récupérer leurs dates historiques pour organiser leur prochain raout, soit en mars à Palexpo, plutôt qu’en février.

Le Covid, fossoyeur du salon

Contacté, Sandro Mesquita n’a pas fait mystère des raisons qui ont poussé le Salon à tirer la prise. Il y a d’abord un nombre d’inscrits en très nette diminution: 60 constructeurs étaient attendus l’hiver prochain, au lieu des quelque 180 des dernières éditions. «De plus, nous avons récemment enregistré plusieurs défections». Combien? Le patron du GIMS ne l’a pas précisé. «L’importance des marques compte autant que le nombre. Le Salon a besoin de grands noms». Certains d’entre eux, d’abord annoncés présents, ont donc finalement renoncé.

Ces turbulences sont liées à une conjoncture plombée par la crise du Covid, qui met à mal les chaînes d’approvisionnement dans le monde entier, et dans tous les secteurs. «L’automobile connaît des problèmes de livraison de matériel et de matières premières, a confirmé Sandro Mesquita. Par ailleurs, les restrictions de voyage auraient impacté le nombre de visiteurs du Salon et les journalistes attendus pour le couvrir.» Dans ces conditions, impossible d’assurer la cuvée 2022 de la grand-messe de la voiture. «On a tout essayé, mais là, ce n’était plus possible».

Pertes limitées

Après l’annulation successive de deux éditions pour cause de pandémie, l’absence du GIMS l’an prochain portera un coup au porte-monnaie des organisateurs, admettent-ils. En mars 2020, la manifestation avait été supprimée au dernier moment. Résultat; environ 11 millions de francs de pertes pour la fondation qui chapeaute le Salon. «Pour celle prévue en février prochain, ce sera beaucoup moins, a assuré le directeur général de l'événement. Le report de l’édition intervient cette fois-ci beaucoup plus tôt, limitant nos frais. La fondation n’est pas en danger.» Selon Sandro Mesquita, la mise sur pied en octobre 2022 ou 2023 d’un salon parallèle au Qatar n’est pas non plus remise en question.

L’Etat en soutien aux grands raouts

Le Département genevois de l’économie et de l’emploi a pris acte de l'annulation du GIMS 2022. «Le secteur des salons et de l'événementiel traverse une période noire, a déploré la conseillère d’Etat Fabienne Fischer (Les Verts). Le gouvernement cantonal, sur proposition de mon département, a déposé un projet de loi, dit parapluie de protection, pour soutenir les organisateurs d'événements». Soit une aide globale de 5 millions de francs pour les grandes manifestations, en cas d’annulations dues à la pandémie.

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