AngleterreL’enquête sur la mort d’une femme empoisonnée au Novitchok démarre
En mars 2018, un ex-espion russe et sa fille avaient failli mourir en Angleterre après avoir été empoisonnés au Novitchok. Trois mois plus tard, une femme n’avait pas eu la même chance. Moscou nie toute implication.
L’enquête publique britannique sur la mort de Dawn Sturgess, victime collatérale de l’empoisonnement de l’ex-agent double russe Sergueï Skripal au Novitchok, en 2018, s’ouvrira dans une semaine, a annoncé, jeudi, le gouvernement. Malgré les conclusions de Londres en ce sens, Moscou a toujours nié toute implication dans cette affaire, dans laquelle trois agents des services de renseignement russes ont été inculpés dans l’enquête pénale britannique et sont sous le coup de mandats d’arrêt.
Présidée par l’ancien magistrat de la Cour suprême Anthony Hughes, l’enquête publique débutera officiellement le 17 mars, en pleine invasion russe en Ukraine. Néanmoins, ni la date ni la localisation de la première audience ne sont encore connues. «Il s’agit d’une étape importante pour que la famille de Dawn Sturgess puisse obtenir les réponses dont elle a besoin», a déclaré la ministre britannique de l’Intérieur, Priti Patel.
Agent neurotoxique dans un flacon de parfum
Âgée de 44 ans, Dawn Sturgess, mère de trois enfants, était décédée le 8 juillet 2018, après s’être servie de ce qu’elle pensait être un parfum, mais qui était en fait du Novitchok, un agent neurotoxique contenu dans un flacon ramassé par son compagnon à Amesbury, dans le sud de l’Angleterre. Son compagnon avait lui-même été hospitalisé à plusieurs reprises, mais avait échappé à la mort.
Cibles de l’empoisonnement, l’ex-agent double Sergueï Skripal et sa fille Ioulia avaient été retrouvés, tous deux inconscients, sur un banc dans la ville voisine de Salisbury et avaient été hospitalisés dans un état grave. Ils ont survécu et vivent désormais cachés sous protection.
Cette affaire avait provoqué des expulsions réciproques de diplomates sans précédent depuis la fin de la guerre froide entre la Russie et les Occidentaux. L’opposant russe Alexeï Navalny, aujourd’hui emprisonné en Russie, avait survécu à un empoisonnement en août 2020, commis avec un produit de type Novitchok.