Mort de Mahsa AminiL’Iran dénonce les sanctions occidentales prises un an après
Téhéran considère comme «hypocrite» la nouvelle série de sanctions prises contre des responsables et des médias iraniens à l’occasion du premier anniversaire du décès de Mahsa Amini.
Les États-Unis, en coordination notamment avec le Royaume-Uni, le Canada et l’Australie, ont imposé jeudi des sanctions à 25 Iraniens, trois médias et une «entreprise iranienne engagée dans la censure de l’internet» en lien avec la répression des manifestations, selon les autorités américaines. Ces mesures ont été annoncées à l’occasion du premier anniversaire de la mort le 16 septembre 2022 de Mahsa Amini, une Kurde iranienne de 22 ans arrêtée par la police des mœurs. Celle-ci lui reprochait d’avoir enfreint le code vestimentaire strict en vigueur en Iran.
En réaction à ces sanctions, le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Nasser Kanani, a condamné «des déclarations interventionnistes» et «des spectacles ridicules et hypocrites» de la part des pays occidentaux. «Malheureusement, certaines parties, qui ont échoué sur les droits de l’Homme et des femmes, publient des déclarations politiques sans valeur et continuent à prendre des sanctions inefficaces», a-t-il ajouté dans un communiqué.
«Comportements non constructifs»
Ces nouvelles sanctions visent des membres des forces de sécurité iraniennes et des Gardiens de la Révolution, l’armée idéologique de la République islamique, ainsi que la chaîne anglophone de la télévision d’État, Press TV, et les agences de presse Tasnim et Fars. «Les dirigeants européens devraient accepter le plus tôt possible le fait que la poursuite de ces comportements non constructifs n’est en aucun cas dans leur intérêt», a lancé Kanani.
Des centaines de personnes, parmi lesquelles des dizaines de membres des forces de sécurité, ont été tuées au cours des manifestations déclenchées par le décès de Mahsa Amini. Les autorités les ont qualifiées d’«émeutes» fomentées par les pays occidentaux. Vendredi, l’Iran avait déjà dénoncé le maintien de sanctions internationales dans le cadre de l’accord sur le nucléaire iranien par l’Union européenne au-delà de la date limite du 18 octobre, une décision jugée «illégale» par Téhéran.