Décès de Ravil Isyanov, le Russe qui jouait les Russes

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ÉcransDécès de Ravil Isyanov, le Russe qui jouait les Russes

L’acteur né en URSS a joué à l’Ouest après l’effondrement du bloc de l’Est. On l’a vu dans «K-19», «Transformers», «NCIS» et «The Americans». Il avait 59 ans.

Michel Pralong
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Michel Pralong
Ravil Isyanov en 2006 à la sortie du film «The Good German» dans lequel il incarnait le général Sikorsky.

Ravil Isyanov en 2006 à la sortie du film «The Good German» dans lequel il incarnait le général Sikorsky. 

Imago/UPI Photo

Il y a des filmographies qui ne trompent pas. Celle de Ravil Isyanov montre que le cinéma occidental l’a essentiellement utilisé pour incarner des personnages de Russes, ce qu’il était. Lui qui est né près de Moscou en 1962 a commencé à travailler à l’Ouest après l’effondrement du bloc soviétique. On vient d’apprendre son décès à 59 ans.

Après avoir étudié la musique, le ballet, le théâtre, pratiqué la boxe, le hockey et fait deux ans dans les forces aériennes soviétiques, Ravil Isyanov se consacre entièrement au théâtre. Invité en 1990 par un théâtre gallois, il restera en Grande-Bretagne après la fin de l’URSS et commencera à tourner pour le cinéma et la télévision. Dans «Back in the USSR» et «Staline» pour débuter, en 1992. Le ton est donné, il sera le Russe de service. Un pilote de MIG dans le James Bond «Goldeneye», Suslov dans «K-19» aux côtés de Harrison Ford, Luri Karpachev dans la série «Alias», un méchant Russe dans la saison 3 de «24 heures chrono», Voshkod dans «Transformers 3».

On le verra en Billy Wilder

La liste ne s’arrête pas là puisqu’il est évidemment engagé dans «The Americans», série qui raconte la vie d’espions soviétiques infiltrés aux États-Unis. Il y incarne Ruslan. Il est Anatoly Kirkin dans sept épisodes de «NCIS Los Angeles» entre 2012 et 2021. Mais le dernier film dans lequel on le verra n’est pas encore sorti et là, il change de registre puisque dans «Blonde», consacré à Marilyn Monroe, il incarne le réalisateur de «Certains l’aiment chaud», Billy Wilder. Qui était certes américain mais qui était tout de même né en Pologne. On reste à l’Est.

C’est son agente Tanya Kleckner qui a informé «Variety» du décès du comédien le 29 septembre dernier, des suites d’une longue maladie. «C’était un vrai gentleman et il a travaillé jusqu’à son décès. J’ai travaillé avec lui pendant 20 ans et nous sommes devenus de bons amis. Il va beaucoup nous manquer. Nous avons tous le cœur brisé par cette perte tragique, une belle âme partie bien trop tôt.»

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