Guerre en Ukraine: Les Etats veulent creuser l’idée d’un rapprochement avec l’OTAN

Actualisé

Guerre en UkraineLes États veulent creuser l’idée d’un rapprochement avec l’OTAN

La Chambre des cantons a accepté un postulat, qui veut approfondir les conditions d’un rapprochement avec l’OTAN. Avec la bénédiction de Viola Amherd.

Eric Felley
par
Eric Felley
Viola Amherd veut concilier un rapprochement avec l’OTAN et le maintien de la neutralité suisse.

Viola Amherd veut concilier un rapprochement avec l’OTAN et le maintien de la neutralité suisse.

Parlement

Dans les suites de la guerre en Ukraine, le Conseil des États a adopté à l’unanimité un postulat de Josef Dittli (PLR/UR), qui demande au Conseil fédéral d’établir un rapport en profondeur sur les conditions d’un rapprochement avec l’OTAN, tel que le souhaitent le Conseil fédéral et sa ministre de la Défense, Viola Amherd.

«Ce rapport vise à montrer les différentes options de coopération en matière de défense et à apporter des réponses sur la valeur ajoutée que la Suisse peut apporter à une telle coopération et sur les éventuelles demandes et attentes de l’OTAN vis-à-vis de la Suisse», développe l’élu uranais. Il devrait également indiquer «quelles sont les capacités militaires requises pour les différentes participations au projet, y compris une estimation des coûts associés».

Neutralité en péril?

Si le postulat n’a pas été combattu, Carlo Sommaruga (PS/GE) a tenu à faire part de ses craintes: «Je suis très critique vis-à-vis du rapprochement avec l’OTAN. Ce postulat vise un renforcement stratégique, qui j’en reste persuadé, mettra à terme en péril notre neutralité. Mais il met aussi en péril le concept même de la défense helvétique militaire, c’est-à-dire celui de la défense territoriale. (…) Il faudrait que les éléments aussi critiques d’une collaboration étroite avec l’OTAN soient intégrés dans le rapport».

Pour la conseillère fédérale Viola Amherd, ce rapprochement avec l’OTAN est compatible avec la neutralité suisse. «Il est indéniable que la guerre en Ukraine est un événement dramatique aux conséquences durables pour la sécurité en Europe et donc aussi en Suisse. Le Conseil fédéral a donc rapidement procédé à une analyse de la guerre et de ses conséquences en matière de politique de sécurité».

Une marge de manœuvre

«Rejoindre l’OTAN n’est pas le but, a-t-elle affirmé. Il reste cependant une marge de manœuvre considérable. L’orientation esquissée étendra la coopération actuelle aux domaines de la capacité de défense et de la protection civile. La Suisse ne contracte aucune obligation et examine la participation au cas par cas. Le postulat nous donne l’occasion d’approfondir et de préciser les chemins indiqués. Ce faisant, comme le demande le postulat, nous montrerons comment la coopération augmente la capacité de défense de l’armée tout en maintenant la neutralité».

Ton opinion

69 commentaires