ArtsRecord pour un portrait de Marilyn Monroe par Warhol
Le portrait réalisé par Andy Warhol a été vendu pour 195 millions de dollars aux enchères lundi soir à New York.
Un célèbre portrait de Marilyn Monroe par le maître américain du pop art Andy Warhol a été vendu 195 millions de dollars chez Christie’s lundi soir à New York, devenant l’œuvre d’art du XXe siècle la plus chère jamais vendue lors d’enchères publiques.
«Shot Sage Blue Marilyn», un tableau exécuté en 1964, deux ans après la mort tragique de l’icône glamour d’Hollywood, est parti en quatre minutes au prix exact de 195,04 millions de dollars, frais inclus, dans une salle bondée du siège de la maison Christie’s, au cœur de Manhattan.
Des estimations autour de 200 millions de dollars
Des dizaines d’intermédiaires de Christie’s étaient également dans la salle des ventes, pendus à leurs téléphones pour prendre les ordres d’acheteurs. La maison d’enchères, propriété de la très grande fortune française François Pinault, a précisé lors d’une brève conférence de presse que l’offre qui avait emporté le «Marilyn» avait été faite depuis la salle. Les estimations d’avant la vente tournaient autour de 200 millions de dollars.
Ce portrait de Marilyn Monroe bat le précédent record pour une œuvre du XXe siècle, «Les femmes d’Alger (version 0)» de Pablo Picasso, vendu aux enchères 179,4 millions de dollars en mai 2015, et le «Nu couché» d’Amedeo Modigliani (170,4 millions en novembre 2015). Le record absolu - toutes périodes confondues - pour une vente d’œuvre d’art aux enchères est détenu par le «Salvator Mundi» de Léonard de Vinci, adjugé en novembre 2017 pour 450,3 millions de dollars. Le record aux enchères pour un Warhol appartenait à «Silver Car Crash (double disaster)», une toile monumentale représentant un accident de voiture, vendue 105 millions de dollars en 2013.
Un portrait réalisé en 1964
Peint à l’encre sérigraphie et à l’acrylique, «Shot Sage Blue Marylin» est l’un des cinq portraits d’un mètre sur un mètre aux couleurs vives, saturées et contrastées que l’artiste, né à Pittsburgh (Pennsylvanie) mais établi à New York, avait réalisé en 1964 à partir d’une photo pour la promotion du film «Niagara» en 1953. Visage rose, cheveux blonds et rouge à lèvres prononcé, l’actrice laisse apparaître un sourire énigmatique, sur un fond bleu turquoise.
Quatre des cinq «Shot» de 1964 tirent leur nom d’un incident qui font leur légende. Dans l’atelier d’Andy Warhol à Manhattan, «The factory», une artiste en visite, Dorothy Podber, avait demandé si elle pouvait «photographier» les tableaux («shoot» en anglais). Warhol avait accepté, ne comprenant pas qu’elle allait alors sortir un revolver et tirer sur quatre portraits. À l’œil nu, aucune trace n’apparaît aujourd’hui de cet incident sur l’œuvre.
Le portrait fait partie d’une collection mise en vente par la fondation zurichoise Thomas et Doris Ammann, du nom du marchand d’art et collectionneur suisse Thomas Ammann, un ami de Warhol décédé du sida en 1993, et de sa sœur Doris. Tous les produits de la vente iront à cette fondation, qui se consacre «à l’amélioration de la vie des enfants» par la santé et l’éducation, selon Christie’s.