Jeu vidéoDes annonces «gaming» pour Microsoft
Empêtré dans plusieurs dossiers contrariants, le géant américain a tenté de détendre l’atmosphère mercredi soir avec une présentation honnête et convenable.
- par
- Jean-Charles Canet
La division Xbox a dévoilé dans la nuit de mercredi à jeudi (heures suisses), une petite partie de l’assortiment vidéoludique maison que Microsoft compte mettre en mains des gamers en 2023 (sur PC et console Xbox). La firme de Redmond a tenu en effet un «Developper_Direct», diffusé et toujours disponible sur YouTube et sur Twitch de relative bonne tenue.
Le programme était plus ou moins connu. Il y a été question de «Minecraft Legends», une variante indépendante de «Minecraft» pensée pour les consoles Xbox et le PC. Le jeu sortira le 18 avril prochain.
L’accent a été ensuite sur le prochain «Forza Motorsport» (à ne pas confondre avec «Forza Horizon», jeu de course automobile plus arcade). Le simulateur, huitième du nom, n’a pas encore de date précise mais reste agendé pour 2023.
Une surprise tout de même
La petite surprise est venue au cœur du show avec l’annonce d’un jeu tenu jusqu’ici secret venu de Tango Gameworks qui, il y a quelques mois, avait fourni à la PlayStation «Ghostwire Tokyo» en exclusivité temporaire. Le studio japonais a en effet présenté «Hi-Fi Rush», un jeu d’action et de combats basé sur le rythme. Immédiatement disponible sur les Xbox de nouvelle génération (X et S) et sur PC.
Coup de projecteur ensuite sur «Necrom», un gros développement pour «The Elder Scrolls Online», le pendant massivement multijoueur des jeux solos «Elder Scrolls». Ce sera pour juin sur PC puis sur Xbox de nouvelle et précédente génération.
Gros point enfin sur «Redfall», jeu solo et coopératif situé dans une île infestée de vampires. Un jeu à l’évidence pour hardcore gamers et qui a constitué le clou de la soirée vu qu’il entre dans la catégorie des exclusivités «triple A» (Il s’agit d’un jeu Arkane Austin) qui manquent encore particulièrement à la filière Xbox.
On ressort de la présentation séduit par sa forme (ce fut concis, efficace, sans trop de lourdeurs) et pas trop déçu par un fond que l’on savait relativement léger. Car on sait que le gros morceau de cette première moitié d’année n’est autre que «Starfield», jeu interstellaire concocté par Bethesda, qui, bénéficiera ultérieurement d’un spectacle pour lui seul.
Une branche secouée
Cette première prise de parole de Microsoft devait marquer l’entrée de division «gaming» dans le dur des années après la reprise en main par Phil Spencer d’une branche bien secouée par des orientations et un lancement raté (celui de la Xbox One en 2013). Mais tout ne s’est pas passé comme prévu pour le géant du logiciel et ce «Developper_Connect» n’était pas calibré pour balayer tous les gros nuages qui se sont rassemblés en 2022.
Cela a commencé au début de l’année 2022 pour Microsoft par l’annonce du rachat pour une brouette de milliards de dollars – 69 – Activition-Blizzard (détenteur de la poule aux œufs d’or «Call of Duty»). Une opération toujours en cours qui a immédiatement mis Sony Interactive Entertainment en mode «pas content». La division a ainsi mis tous ses talents (que l’on sait grands en la matière) pour tenter de faire capoter une opération désormais attentivement scrutée et ralentie par les régulateurs européens et nord-américains. Il serait ainsi étonnant que Microsoft puisse sortir de l’ornière avant la fin 2023.
Annus horribilis
Cela s’est poursuivi avec une année 2022 d’une affligeante pauvreté pour des studios Xbox incapables de sortir en temps et en heure les jeux de prestige promis par Phil Spencer.
Et cela a continué en fin d’année avec l’annonce conjoncturelle d’un dégraissage massif chez Microsoft – 10’000 postes – qui n’a pas épargné la division jeu vidéo. Le studio 343 Industries qui se trouve derrière la franchise «Halo» a notamment été lourdement touché et est désormais donné pour moribond par les Cassandres des réseaux sociaux. Au point de forcer l’actuel directeur de 343 Industries de se fendre d’un démenti.