République démocratique du Congo - Experts de l’ONU tués : un journaliste placé sous mandat d’arrêt provisoire

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République démocratique du CongoExperts de l’ONU tués : un journaliste placé sous mandat d’arrêt provisoire

Deux experts de l’Organisation des Nations Unies avaient été assassinés dans le centre de la République démocratique du Congo en 2017.

Le symbole des Nations Unies au siège de New York.

Le symbole des Nations Unies au siège de New York.

Getty Images via AFP

Un journaliste congolais a été placé samedi sous mandat d’arrêt provisoire, après cinq jours de détention, dans l’affaire du meurtre de deux experts des Nations Unies au centre de la République démocratique du Congo en 2017, a-t-on appris de son avocat. «Le journaliste Sosthène Kambidi a été placé ce samedi sous mandat d’arrêt provisoire par un magistrat militaire de Kinshasa», a déclaré à l’AFP Me Godefroid Kabongo, son avocat.

Les faits s’étant déroulés dans le Kasaï central, et d’autres acteurs concernés par ce dossier étant sur place, «mardi ou mercredi, le journaliste sera transféré à Kananga pour la poursuite de l’instruction par des magistrats militaires», a ajouté l’avocat.

Arrêté dans la nuit de lundi à mardi à Kinshasa dans sa chambre d’hôtel, Sosthène Kambidi est accusé de «terrorisme et d’association de malfaiteurs» pour avoir été en possession d’une vidéo de l’assassinat le 12 mars 2017 de deux experts onusiens: l’Américain Michael Sharp et la Suédoise Zaida Catalan, qui enquêtaient sur des violences dans la région du Kasaï. Correspondant de l’AFP et du média congolais en ligne Actualite.cd à Kananga, le chef-lieu du Kasaï-central, Sosthène Kambidi, également collaborateur occasionnel de RFI, a été interrogé à l’auditorat militaire en tant que «renseignant» (témoin) puis, depuis mercredi, en tant qu’inculpé.

Des experts judiciaires missionnés par l’ONU dans le cadre d’un mécanisme de suivi ont assisté des magistrats militaires congolais pendant les interrogatoires. Le journaliste risque d’être condamné à la peine de mort.

Selon la version officielle des autorités de l’époque, en 2017, les deux experts ont été exécutés par des miliciens de la secte Kamuina Nsapu, alors en guerre contre l’armée régulière. Le conflit a fait 3400 morts et des dizaines de milliers de déplacés entre septembre 2016 et mi-2017 dans la région du Kasaï. Une trentaine de personnes sont accusées d’avoir participé à ce meurtre. Mais le procès ouvert le 5 juin 2017 piétine et l’ONU a désigné un expert judiciaire pour accompagner la justice militaire congolaise.

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