Fédérations sportivesSport éthique: quotas de femmes et mandats limités pour les dirigeants
Le Conseil fédéral propose une série de mesures pour rendre le sport plus éthique, sur les plans sociaux, moraux, managériaux et même environnementaux.
- par
- Yannick Weber
Au moins 40% de femmes (ou d’hommes) dans les organes dirigeants des fédérations sportives: c’est une des mesures proposées, mercredi, par le Conseil fédéral pour rendre le sport suisse plus «éthique». La démarche est née des multiples scandales de violence physique ou morale dans des clubs, notamment de gymnastique ou le basketball, qui avaient défrayé la chronique ces dernières années.
Équilibré et meilleur
«Il n’est pas admissible qu’au sein des organes dirigeants des organisations sportives, un sexe à l’importance sociale indéniable soit massivement sous-représenté», écrit le Conseil fédéral, qui sait déjà que son idée d’imposer des quotas sera controversée «au motif qu’on écarterait «les meilleurs» pour promouvoir des femmes, or des études montrent que les organes dirigeants dans lesquels la proportion d’hommes et de femmes est équilibrée sont meilleurs», ajoute-t-il.
«Je sais que ces changements prennent du temps et je m’engagerai pour soutenir les fédérations sportives», a dit Viola Amherd en conférence de presse. Les quotas ne concerneront toutefois que les fédérations nationales directement affiliées à la faîtière qu’est Swiss Olympic, à qui s’appliquera aussi la règle.
Règles «contraignantes»
Le Conseil fédéral ne veut pas sanctionner celles qui n’y arriveront pas. «La réglementation prévue repose sur le principe «appliquer ou expliquer», dit-il. Les fédérations qui ne rempliront pas les critères devront justifier pourquoi et dire ce qu’elles font pour y arriver. Si elles échouent, elles pourraient perdre leurs subventions.
Aux côtés de Viola Amherd, le président de Swiss Olympic a dit qu’il s’agissait d’une «bonne nouvelle pour le sport suisse» et que la faîtière soutenait le contenu des propositions. Celles-ci sont envoyées en consultation.
Signalement et limitations
Parmi les mesures proposées «qui sont malheureusement devenues nécessaires», selon Viola Amherd, la durée des mandats des dirigeants pourrait être limitée, par exemple à douze ans par mandat. Sur les violences physiques et psychiques, un service national de signalement sera créé. Indépendant de celui-ci, un organe disciplinaire doit voir le jour; il prononcera des sanctions. La charte d’éthique du sport contiendra également une nouvelle disposition qui vise à ce que les fédérations «protègent l’environnement contre toute atteinte excessive liée à la pratique sportive».
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