Football: Trois questions pour préparer Suisse – Israël

Le long fleuve tranquille des qualifications pour l’Euro 2024 passe par Genève ce mardi soir (20h45). À la Praille, la Suisse aura pour devoir de faire grimper son total à six points, après ses deux premiers matches. Le doute n’est pas permis.

Il n’a de toute façon pas de raison d’exister. «Nous avons l’ambition de remporter les dix matches, et ce n’est pas de l’arrogance, a ainsi asséné Granit Xhaka lundi. Nous sommes simplement conscients que nous sommes favoris. Mais nous respectons tout le monde.» A commencer donc par la sélection israélienne. Voici les questions qui se posent sur cette première rencontre à domicile de l’année.

C’est toute la question. Ce 4-3-3, avec Granit Xhaka en relayeur gauche ou Denis Zakaria en milieu défensif, était-il l’histoire d’un seul match? Murat Yakin va-t-il à nouveau rebattre les cartes avant cette rencontre contre Israël? Autant d’interrogations qui ne seront sans doute pas levées avant le coup d’envoi mardi.

En conférence de presse, le sélectionneur n’a que peu parlé du système, ambitionnant surtout d’avoir une équipe nationale qui mette la pression sur son adversaire. Au niveau des joueurs, «une réflexion est ouverte, on se décidera après le dernier entraînement», a-t-il simplement laissé entendre.

Ce que l’on sait, c’est que l’équipe de Suisse n’a pas forcément insisté sur ce 4-3-3 durant la semaine dernière, lors de laquelle elle a eu le temps de se préparer à ces deux matches de mars. Le 4-4-2 a aussi été régulièrement utilisé à l’entraînement. De là à l’utiliser face à Israël, une formation qui devrait ouvrir un petit peu plus le jeu que la Biélorussie? C’est une éventualité.

Derrière ces questions, il y en a une autre: Yakin compte-t-il utiliser des formules différentes à chacun des matches de qualification cette année? N’y a-t-il pas une formule, ou deux, à approfondir et à répéter? Ce n’est que le deuxième match de 2023 pour l’équipe nationale, et il n’y a pas encore lieu de se fermer des portes. Le sélectionneur aurait toute légitimité à s’éloigner quelque peu de ce qui a été produit à Novi Sad pour imaginer une alternative.

L’équipe probable: Sommer; Widmer, Akanji, Elvedi, Rodriguez; Sow, Freuler (ou Zakaria), Xhaka; Steffen, Okafor, Vargas.

Il ne s’agit en tout cas pas de la sous-estimer. Même si, en sa qualité de 76e au classement FIFA, il n’y a pas lieu non plus de particulièrement s’en préoccuper. Mais l’année 2022 a été prometteuse pour cette sélection qui a remporté son groupe de Ligue B de Ligue des nations, lequel comprenait l’Islande et l’Albanie (et la Russie, mais celle-ci n’a pas été autorisée à prendre part). Israël figurera donc dans l’élite de cette compétition lors de sa prochaine édition au printemps 2024.

La Suisse doit donc y voir un test plus sérieux que celui auquel elle a eu droit contre la Biélorussie. Bien que, lors de son premier match, Israël a concédé le match nul 1-1 à domicile contre le Kosovo. Parce que la sélection de Alon Hazan, en poste depuis une année, a certaines fragilités défensives exposées par la formation kosovare.

Ce qui ne l’empêche pas de pouvoir compter sur quelques armes offensives intéressantes. «C’est une équipe portée vers l’avant, créative et courageuse, a fait remarquer Yakin. Les latéraux se comportent presque comme des attaquants. Cela sera dangereux pour nous.» Et puis, passeur décisif pour Dor Peretz samedi, l’ailier Manor Solomon performe en ce début d’année sous les couleurs de Fulham (4 buts), où il est prêté par le Shakhtar Donetsk.

Autre élément qui monte: Oscar Gloukh (18 ans). Même s’il n’est pas garanti qu’il soit aligné mardi, ce milieu offensif était titulaire contre le Kosovo, quelques semaines seulement après avoir rejoint le RB Salzbourg en provenance du Maccabi Tel-Aviv. Gloukh était un des joueurs en vue lors de l’Euro M19 de l’an dernier, lors duquel Israël a été finaliste, ne s’inclinant que contre l’Angleterre.

Signe qu’il y a probablement une volée intéressante en gestation en Israël. Même si elle ne devrait pas encore complètement émerger durant cette campagne de qualification.

C’est une question qui dépend essentiellement du système utilisé. L’animation ne suggèrera pas les mêmes mécanismes en 4-4-2 avec un attaquant qui dézonerait qu’en 4-3-3 où le milieu relayeur a beaucoup de responsabilités pour occuper le demi-espace.

L’enjeu n’est en tout cas pas le latéral: Silvan Widmer sent suffisamment bien le jeu pour s’adapter au système et aux déplacements à effectuer en fonction des partenaires, même s’il a peiné à être trouvé samedi. L’idée est plutôt de parvenir à trouver des complémentarités entre le milieu et l’ailier. «Ce n’est pas une question de joueurs, mais surtout de fluidité des enchaînements, a fait remarquer Yakin lundi. Samedi, à droite, cela n’a pas fonctionné en termes de mouvements, de rotations, alors qu’à gauche, c’était très bien.»

Reste qu’il y a plusieurs solutions qui s’offrent à Murat Yakin, en partant du principe que les côtés ne seront pas touchés. Renato Steffen, auteur d’un triplé samedi, a toutes les chances d’être aligné à nouveau. Si Yakin devait se décider à aligner deux attaquants, la paire Okafor-Amdouni a quelque chose de légitime et de complémentaire. Et dans ce cadre-là, les déplacements du Genevois, qui cherche le plus souvent à se placer entre le milieu et la défense adverse, peuvent permettre de fluidifier les actions sur les côtés.

Dans un système similaire à celui de samedi, il faudrait sans doute s’appuyer sur un autre joueur que Freuler, dont Yakin a reconnu qu’il «n’a plus occupé ce rôle depuis longtemps». Djibril Sow y est-il mieux approprié? À moins que Fabian Rieder, voire Christian Fassnacht se montrent comme des prétendants, eux qui ont l’habitude d’occuper ces zones avec Young Boys. Réponse ce mardi soir.