SavoieChasse à la marmotte «sauvée», défenseurs de la nature fâchés
Les organisations jugent «scandaleux» que la Savoie permette la chasse au lièvre variable et à la marmotte, «espèces menacées». Un tribunal pense qu’il n’y a pas urgence à les protéger.
En France, le Tribunal administratif de Grenoble a débouté les associations de défense de l’environnement qui demandaient la suspension d’un arrêté préfectoral, autorisant la chasse à la marmotte en Savoie de septembre à novembre.
Six organisations (Association justice animaux Savoie (AJAS), l’ASPAS, Animal Cross, AVES, FNE Savoie et One Voice) avaient déposé un recours, jugeant «scandaleuse» la chasse à la marmotte et au lièvre variable, des espèces «menacées par le réchauffement climatique».
Guerre de chiffres
La décision sur la demande de suspension a été rendue mardi par le Tribunal administratif. Dans son arrêt, la Cour estime que la condition d’urgence «ne peut, en l’espèce, être regardée comme satisfaisante». Tout en reconnaissant une légère baisse démographique de la population de marmottes depuis les années 1990, le texte invoque «160’000 individus sur un territoire de 100’000 hectares» en Savoie, une évaluation contestée par les associations.
«Nous regrettons profondément cette décision, qui se base uniquement sur un comptage plus que discutable du nombre d’animaux», a réagi l’AJAS. Les associations promettent de «ne rien lâcher» dans la bataille de chiffres qui les oppose aux chasseurs et aux autorités.
«Une audience sur le fond est encore à venir, à priori dans plusieurs mois, qui déterminera si l’arrêté était bel et bien légal», précise One Voice, soulignant la détermination «à dénoncer ce scandale» et «exiger la fin de la chasse aux marmottes au niveau national».
Agriculteurs fâchés avec les marmottes
L’année dernière, plus de 400 marmottes ont été chassées en Savoie, selon les associations environnementales, également à l’origine d’une pétition, «Exigeons l’interdiction de la chasse à la marmotte» sur l’ensemble du territoire national, signée par près de 80’000 personnes. Les agriculteurs reprochent à ces gros rongeurs d’endommager leurs cultures.