FootballFelix Mambimbi va retrouver son club formateur
Schoenberg – YB, c’est l’une des affiches les plus déséquilibrées des 32es de finale de la Coupe de Suisse. Mais ce sont aussi les retrouvailles entre Felix Mambimbi et le club de son quartier.
- par
- Elias Baillif
S’il fallait faire un classement des expressions le plus typiques du football, «c’est la magie de la Coupe» arriverait assurément dans les places de tête. La magie de la Coupe, c’est par exemple avoir droit à un affrontement dominical en 32es de finale entre le FC Schoenberg, pensionnaire de deuxième ligue fribourgeoise, et Young Boys, référence du football suisse ces dernières années (dimanche, 17 heures, Stade Saint-Léonard).
Un quartier en ébullition
Sa présence dans la compétition, le FC Schoenberg la doit à sa victoire en Coupe fribourgeoise la saison passée. Et depuis que le nom de l’adversaire a été tiré au sort début juillet, l’excitation grandit un peu plus chaque jour dans ce quartier populaire où vivent quelque 16’000 âmes venues du monde entier. «Non seulement les gens du quartier vont venir voir le match, mais même des gens d’autres villes viendront. Ma sœur qui est en Valais, le frère de mon beau-frère qui joue pour Lugano, même eux espèrent venir», s’enthousiasme Ison Gimoli, attaquant des «vert et blanc».
Ces dernières années, le club de Mon Repos a vécu de grands moments. L’équipe première s’est adjugé la Coupe fribourgeoise par deux fois, la «deux» a également mis ses mains sur le trophée et celle-ci vient d’être promue en troisième ligue. Pour ce qui est des fêtes footballistiques, le quartier n’en est pas à son coup d’essai. Mais rien de comparable à ce qui l’attend dimanche. Car en plus de se mesurer à la meilleure équipe du pays, sur le terrain, les Fribourgeois vont retrouver l’un des leurs: Felix Mambimbi, formé au FC Schoenberg.
«Il jouait avec le cœur»
«On était ensemble en juniors E. Felix, il était toujours un peu supérieur à nous, ça se voyait. Même mes parents, quand ils venaient voir les matches, ils voyaient qu’il y avait quelque chose en lui. On était tous d’un bon niveau, mais lui, il avait un petit plus: il jouait avec le cœur», se remémore Ison Gimoli, avant d’élaborer: «Moi j’étais un peu gâté par mes parents. J’aimais toujours être bien, avoir les nouvelles chaussures, les nouveaux habits. Felix, lui, ce n’était pas ce qui lui importait», complète-t-il.
Quand Mambimbi a quitté le club du coin à 11 ans pour rejoindre la sélection fribourgeoise, personne n’a été choqué. Une décennie plus tard, le garçon compte déjà 75 matches de première division dans les jambes et trois titres de champion suisse dans les cartons. Et puis surtout, au quartier, Mambimi est devenu un exemple.
«Ce n’est pas le seul du quartier qui a réussi à aller en Super League (ndlr: Joaquim Adão et Aimery Pinga l’ont aussi fait). Mais c’est vrai que de pouvoir jouer avec le champion suisse… C’est pour nous une grande fierté que Felix soit là-bas», confie Rachid Naili, dirigeant du FC Schoenberg. «C’est un modèle de réussite et ça doit pousser nos jeunes à le prendre comme exemple. Ça veut dire qu’en partant de Schoenberg, on peut aussi aller le plus haut possible», assène le dirigeant
Des retrouvailles qui pourraient tourner court
Rentrer au bercail pour voir ses potes, Felix Mambimbi en est coutumier. «Ce qui est bien, c’est que lui, c’est un joueur professionnel, mais il ne se prend pas pour Ronaldo ou je ne sais pas qui. Il fait plaisir, il vient au quartier, et il n’a rien changé dans sa vie de tous les jours», apprécie Ison Gimoli.
Sauf que dimanche, l’attaquant d’YB va revenir en terres fribourgeoises flanqué d’une armée de joueurs professionnels à ses côtés. Si parfaites sur le papier, si cinématographiques, ces retrouvailles entre le prodige local et son club formateur ont toutefois de grandes chances de se conclure par une boucherie. D’autant plus que le groupe de Shqiprim Sefa a vécu un été mouvementé, avec plusieurs départs et la promotion de jeunes qui auront besoin de temps pour s’acclimater à l’équipe première. Mais à ce sujet, Ison Gimoli choisit de convoquer une autre grande expression du ballon rond: «En foot, on ne sait jamais», se marre-t-il.