Royaume-Uni: Priorité à la lutte contre l’inflation, même au prix d’une récession

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Royaume-UniPriorité à la lutte contre l’inflation, même au prix d’une récession

Jeremy Hunt a défendu les amples resserrements de taux d’intérêt de la Banque d’Angleterre. Le ministre britannique des Finances tient aussi à ce que le Royaume-Uni reste «compétitif».

Jeremy Hunt se veut rassurant après la panique sur les marchés financiers lors de l’éphémère gouvernement de Liz Truss, qui critiquait la politique de la Banque d’Angleterre et avait dévoilé un budget massif et non financé.

Jeremy Hunt se veut rassurant après la panique sur les marchés financiers lors de l’éphémère gouvernement de Liz Truss, qui critiquait la politique de la Banque d’Angleterre et avait dévoilé un budget massif et non financé.

REUTERS

Le ministre britannique des Finances, Jeremy Hunt, a réaffirmé, vendredi, sur la chaîne Sky News, que sa priorité économique était la lutte contre l’inflation, même au prix d’une récession au Royaume-Uni. Interrogé sur les plus amples resserrements de taux d’intérêt par la banque centrale britannique, dans la foulée de chiffres dénotant un ralentissement de l’inflation en avril moins marqué qu’attendu, il a souligné qu’«au final, l’inflation est une source d’instabilité, et si nous voulons de la croissance et réduire le risque de récession, nous devons soutenir la Banque d’Angleterre (Bank of England).»

Le chancelier de l’Échiquier (son titre officiel, ndlr) prend soin de se montrer en phase avec les autorités monétaires après la panique sur les marchés financiers lors de l’éphémère gouvernement de Liz Truss, qui critiquait la politique de la Banque d’Angleterre et avait dévoilé un budget massif et non financé.

Jeremy Hunt a aussi évoqué les «décisions difficiles que je prends en tant que chancelier pour équilibrer les comptes publics, afin que les marchés mondiaux puissent voir que le Royaume-Uni est un pays qui paie» ses dettes. Un message d’orthodoxie alors que, depuis la parution des derniers chiffres d’inflation – 8,7% pour avril, les plus élevés du G7 – les taux d’emprunt à long terme du Royaume-Uni ont flambé, proches de leurs sommets de la crise générée par le gouvernement de Liz Truss.

Les investisseurs anticipent que les taux vont continuer de monter cette année et pourraient atteindre 5,5% fin 2023, contre 4,5% actuellement.

Petite marge de manœuvre pour la Banque d’Angleterre

Ces hausses de taux d’emprunt sur les marchés, combinés aux resserrements des taux directeurs de la BoE, se traduisent, pour les particuliers comme les entreprises britanniques, par une flambée des coûts du crédit, notamment immobilier. L’économie britannique a toutefois pour l’instant échappé à la récession, ce qui donne un peu de marge de manœuvre à la BoE.

Le Fonds monétaire international (FMI) a annoncé, cette semaine, qu’il prévoyait désormais une croissance britannique en hausse de 0,4% pour l’ensemble de 2023, alors qu’il anticipait encore une récession lors de ses précédentes projections.

Tata Motors pourrait ouvrir une usine de batteries

Par ailleurs, Jeremy Hunt n’a pas confirmé des informations de presse selon lesquelles le groupe indien Tata Motors, maison mère de Jaguar Land Rover, est sur le point de choisir le Royaume-Uni pour y bâtir une vaste usine de batteries électriques, à l’aide d’une probable généreuse subvention de Londres.

Il a toutefois assuré que le gouvernement conservateur de Rishi Sunak fera «toujours ce qu’il faut pour s’assurer que le pays reste compétitif». «Nous avons un fonds de transformation automobile d’un milliard de livres (1,12 milliard de francs, ndlr). D’autres pays soutiennent les entreprises qui font des investissements. C’est de toute évidence bon pour le Royaume-Uni de créer ces emplois et aussi pour sa transition vers la neutralité carbone.»

(AFP)

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