EspagneLes routiers de nouveau appelés à la grève à partir de lundi
Un collectif indépendant appelle les chauffeurs routiers espagnols à cesser le travail la semaine prochaine. Madrid et les autres syndicats craignent les mêmes problèmes qu’en mars dernier.
Huit mois après une première mobilisation ayant fortement affecté l’activité économique du pays, les chauffeurs routiers espagnols sont appelés à la grève à partir de lundi, par un collectif de transporteurs indépendants. Les principales organisations du secteur s’y opposent. Cette grève illimitée, qui doit débuter dans la nuit de dimanche à lundi, vise à dénoncer des retards dans la mise en œuvre d’un accord signé au printemps, pour éviter que les transporteurs ne travaillent à perte, selon la Plateforme nationale de défense du secteur du transport routier.
«Le gouvernement a approuvé une loi» après la grève du printemps, afin de «mettre de l’ordre» dans le fonctionnement du secteur, mais ce texte, «pour l’instant, ne fonctionne pas», regrette, dans une vidéo publiée sur Facebook, le président de la plateforme, Manuel Hernández.
Ce collectif de transporteurs, à l’origine du mouvement de grève ayant paralysé l’Espagne durant 20 jours, en mars, ne fait pas partie du Comité national du transport routier (CNTC), qui regroupe les principales organisations professionnelles du secteur. Il se considère malgré tout comme représentatif, disant parler au nom des PME et des transporteurs indépendants, qui représentent «85% du secteur».
Éviter les «blocages» et «actes violents»
L’appel à cette nouvelle grève, auquel les organisations membres du CNTC n’ont pas souhaité s’associer, a été dénoncé par les principales fédérations patronales, qui ont appelé la plateforme à ne pas recourir aux «blocages» et «actes violents» ayant marqué la grève du mois de mars. Cela «ne fera qu’aggraver la difficile situation économique dans laquelle se trouvent les entreprises espagnoles» et «la population en général», ont-elles mis en garde.
Un message relayé par le gouvernement de gauche. «Je crois qu’il n’y a aucune justification pour ce type d’appel» à la grève, «qui, en fin de compte, ne fait que nuire aux citoyens», a assuré, jeudi, la ministre de l’Économie, Nadia Calviño, sur la radio publique RNE.
L’accord «commence à s’appliquer»
L’accord trouvé en mars, pour éviter que la flambée des prix des carburants ne conduise les transporteurs à travailler à perte, «commence à s’appliquer», a-t-elle dit. «Le gouvernement a tenu tous les engagements qu’il avait pris», a ajouté la ministre, rappelant que le secteur routier avait obtenu des aides importantes.
Suite à la grève du mois de mars, qui avait fortement perturbé l’approvisionnement des supermarchés, le gouvernement avait annoncé une aide d’un milliard d’euros au transport routier, avec notamment des subventions pour faire baisser le prix des carburants.