Iran – Lancement controversé d’une fusée de recherche

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IranLancement controversé d’une fusée de recherche

L’Iran a affirmé jeudi avoir lancé dans l’espace trois appareils de recherche spatiale. Ce projet pourrait susciter la condamnation de l’Occident alors que les pourparlers sur le nucléaire sont en cours.

Un lanceur de satellites Simorgh sur un site en Iran en 2017.

Un lanceur de satellites Simorgh sur un site en Iran en 2017.

AFP

«Le lanceur de satellites Simorgh a envoyé trois appareils de recherche dans l’espace», a annoncé jeudi Ahmad Hosseini, porte-parole de l’unité spatiale du Ministère iranien de la défense, cité par la télévision d’État.

La télévision a montré brièvement les images du tir d’une fusée depuis un endroit désertique, se félicitant d’«un autre accomplissement des scientifiques iraniens». «Les objectifs de recherche prévus pour ce lancement ont été atteints», a indiqué M. Hosseini sans donner plus de précisions. «Il s’agissait d’un lancement préliminaire et nous aurons des lancements opérationnels dans un proche avenir», a-t-il promis.

Les médias locaux n’ont pas précisé d’où le lancement de jeudi avait eu lieu. Des médias américains, en citant des experts et des images satellites, avaient indiqué plus tôt en décembre que la République islamique se préparait à lancer une fusée à partir du centre spatial de Semnan, à quelque 300 km à l’est de Téhéran.

Pourparlers en cours

L’annonce de jeudi intervient tandis que les négociations pour sauver l’accord sur le nucléaire iranien conclu en 2015 ont été relancées fin novembre entre Téhéran et les pays encore parties au pacte (France, Royaume-Uni, Allemagne, Russie, Chine) après cinq mois d’interruption.

Les pourparlers visent à faire revenir dans l’accord les États-Unis, qui avaient quitté l’accord en 2018 et rétabli des sanctions contre l’Iran. Les États-Unis participent aux négociations de manière indirecte.

L’accord, validé par la résolution 2231 du Conseil de sécurité de l’ONU, enjoint Téhéran à «ne mener aucune activité liée aux missiles balistiques conçus pour pouvoir emporter des charges nucléaires, y compris les tirs recourant à la technologie des missiles balistiques».

Téhéran avait annoncé en février avoir testé un nouveau lanceur de satellites équipé de son «plus puissant» moteur à combustible solide.

Selon le Pentagone et des images satellites du centre spatial de Semnan, l’Iran avait tenté à la mi-juin de lancer un satellite dans l’espace, sans succès. Téhéran de son côté avait nié l’échec du lancement.

En février 2020, l’Iran avait échoué à mettre en orbite un satellite d’observation scientifique, baptisé Zafar («Victoire» en persan). Son lancement avait été condamné par Paris et Washington, qui avaient accusé Téhéran de vouloir renforcer ses compétences dans le domaine des missiles balistiques par le biais du lancement de satellites.

Deux mois plus tard, en avril 2020, les Gardiens de la Révolution, l’armée idéologique de la République islamique, avaient lancé leur premier satellite militaire. Les États-Unis avaient alors estimé que ce lancement prouvait que le programme spatial iranien était destiné à des fins militaires plus que commerciales.

Les Occidentaux soupçonnent l’Iran de chercher à développer, en utilisant la technologie de ses lanceurs de satellites, des lanceurs balistiques à longue portée capables d’emporter des charges conventionnelles ou nucléaires.

Affirmant n’avoir aucune intention de se doter de l’arme atomique, Téhéran assure que ses programmes balistique et spatial ne vont pas à l’encontre de la résolution 2231.

(AFP)

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