FranceUn jeune de 18 ans abattu à Nîmes, 48h après la mort d’un enfant
La victime a été tuée par balles jeudi à Pissevin, un quartier défavorisé de la ville déjà théâtre d’une fusillade tragique lundi soir.
Un homme de 18 ans a été abattu en France jeudi à Nîmes (Sud), dans le même quartier gangrené par le trafic de drogue où un enfant de dix ans avait été tué par balles en début de semaine.
Enquête pour «meurtre en bande organisée»
Le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin présidera une réunion sur ce nouvel homicide en fin de matinée à Paris et se rendra sur place vendredi, a appris l’AFP auprès de son entourage. Les secours, appelés un peu avant 04H00 du matin, ont retrouvé le jeune homme blessé à l’abdomen et inanimé dans une rue de Pissevin, quartier de tours en périphérie ouest de Nîmes, selon une source policière et le Parquet de cette ville.
Des douilles de deux calibres différents ont été retrouvées au sol, a souligné une autre source policière. La victime, qui est «connue des services de police et de justice», vient d’une ville extérieure à Nîmes, a indiqué le Parquet, précisant qu’une enquête pour «meurtre en bande organisée» avait été ouverte.
Mort d’un enfant de 10 ans
C’est à Pissevin, où le taux de pauvreté culmine à plus de 70% et où le trafic de drogues prospère, qu’un enfant de 10 ans est mort lundi soir quand la voiture de son oncle – qui a été blessé – a été visée par erreur par des tireurs. Le ministre de l’Intérieur y avait fait déployer une unité de police spécialisée dans le maintien de l’ordre en zone urbaine, pour tenter de rassurer les habitants.
«Au sein du quartier, peu de gens sont, ce matin, au courant de ce nouveau meurtre. Mais dès que la population en aura connaissance, alors même que des [policiers] avaient été déployés, les gens vont énormément s’inquiéter. Car cela signifie que les trafiquants tirent à vue», a témoigné auprès de l’AFP Raouf Azzouz, directeur du centre social Les Mille Couleurs.
«Au mauvais endroit au mauvais moment»
L’enfant tué et son oncle, blessé, sont «indéniablement» des victimes collatérales, avait indiqué mardi la procureure de Nîmes Cécile Gensac, dénonçant «une tragédie des plus absolues». «La famille de la victime n’est absolument associée d’aucune façon, ni avant ni actuellement, dans des faits de nature pénale», elle «a eu pour seul malheur de passer au mauvais endroit au mauvais moment», avait-elle ajouté. Plusieurs villes du sud-est de la France dont Marseille, Avignon, Nîmes, dans un arc entre l’Espagne et l’Italie, sont touchées depuis plusieurs années par des assassinats liés au trafic de drogue, une violence qui fait désormais des victimes collatérales.