Football: Schällibaum aurait bien aimé retrouver le Stade de Genève

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FootballSchällibaum aurait bien aimé retrouver le Stade de Genève

Jusqu’à la 12e journée, il était le héros d’Yverdon, l’entraîneur de la promotion et des premiers résultats en Super League. Mais il a été limogé.

Daniel Visentini
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Daniel Visentini
Le 26 août, le Yverdon-Sport de Marco Schällibaum écrasait le Servette FC de René Weiler 4-1. Fin octobre, «Schälli» était viré par les dirigeants nord-vaudois. L’entraîneur de la promotion revient sur tout cela et sur le fait de rater le match retour.

Le 26 août, le Yverdon-Sport de Marco Schällibaum écrasait le Servette FC de René Weiler 4-1. Fin octobre, «Schälli» était viré par les dirigeants nord-vaudois. L’entraîneur de la promotion revient sur tout cela et sur le fait de rater le match retour.

BASTIEN GALLAY/GALLAYPHOTO

C’était le 30 octobre. Stupéfaction dans le Nord-Vaudois: Marco Schällibaum, l’entraîneur de la folle promotion d’Yverdon, était limogé par les nouveaux propriétaires du club. «A l’américaine, comme on dit, soupire encore le technicien. Deux minutes, on m’annonce la chose et c’était fini.» Business as usual il faut croire, en dépit des accomplissements, des résultats (Yverdon était 8e et proche de la quatrième place).

Aujourd’hui, si la douleur s’atténue, elle est toujours là. «Oui, il y a encore de la tristesse, explique Schällibaum. Parce que quand tu aimes beaucoup, cela fait mal. Et j’aimais Yverdon, ce que nous avons vécu, ce que nous vivions encore ensemble, avant cette décision. La séparation fait mal, du jour au lendemain tu es mis à l’écart et tu ne vois plus les quelque 45 personnes avec qui tu échangeais au quotidien.»

Un retour manqué

L’autre douleur, c’est celle qui le prive de ce Servette-Yverdon, ce samedi soir. Il dirigeait encore l’équipe lors de la victoire 4-1 face aux Grenat à la Maladière, à huis clos, le 26 août, quand le Municipal d’Yverdon n’était pas prêt. Mais Genève, c’était des souvenirs, bons et moins bons. Ceux du joueur, aux Charmilles, ceux de l’entraîneur, à la Praille. Avec des joies et un limogeage là-aussi, qui lui aura au moins épargné de vivre la faillite du club.

«J’aurais bien aimé vivre ce Servette-Yverdon de l’intérieur, oui. Mais la réalité, c’est que je ne serai pas là. La vie n’exauce pas tous les voeux. Je regarderai ça à la télé.»

L’âme qui se perd

Et son regard sur Yverdon aujourd’hui? Avec 22 arrivées au total cette saison? Cette nouvelle philosophie sur l’autel de laquelle il a été sacrifié?

«Le passé disparaît un peu. Le passé, c’est une tradition, c’est l’âme d’un club. On perd un peu ça avec l’idée de trading par exemple»

Marco Schällibaum, ex-entraîneur d’Yverdon

«Celui qui paie commande, lance Schällibaum. Je crois que les dirigeants bossent bien malgré tout, il y a une volonté d’être compétitif, les salaires sont payés, c’est bien. Je ne leur souhaite pas de mal. C’est le foot moderne peut-être. La seule chose, c’est que le passé disparaît un peu. Le passé, c’est une tradition, c’est l’âme d’un club. On le perd un peu avec l’idée de trading par exemple. Moi, je me souviens de GC quand j’y étais, jeune. Les anciens sont venus vers moi et m’ont dit comment les choses se passaient à GC, comment cela fonctionnait. C’était la transmission de certaines valeurs. C’est ce qui tend à manquer dans le foot d’aujourd’hui. Mais peut-être que je fais le vieux qui radote en racontant ça.»

Pas forcément. Le trading, cette idée de jouer avec un contingent pour acheter et revendre des joueurs, existe. Une modernité sans doute, avec ses dérives aussi. Marco Schällibaum en sait quelque chose. Il regardera Servette-Yverdon de plus loin que prévu. Mais, au fait: sera-t-il supporter d’Yverdon ou de Servette?

«Aïe, la question piège, s’exclame-t-il. Joker!»

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