Hockey sur glaceC’est la reprise: séance de rattrapage avant le coup d’envoi
Voici tout ce qu’il faut savoir pour briller, dès la reprise du championnat de National League 2022-2023, ce mercredi avec l’affiche Rapperswil – Zurich. Tous les clubs romands entrent en lice vendredi: l’hiver arrive…
- par
- Cyrill Pasche
Tu as préféré passer ton été sur un pédalo à siroter des caipirinhas ou à passer du bon temps en altitude dans le chalet de tes beaux-parents à Verbier, plutôt que dans des patinoires? Tu te réjouis que la saison de hockey commence enfin, mais tu avais d’autres choses à faire durant les mois les plus chauds que de passer en revue les effectifs des équipes de National League?
Alors ce qui suit est taillé pour toi sur mesure. Voici tout ce que tu dois savoir avant la reprise du championnat, histoire de briller, dès vendredi 16 septembre, dans les gradins de ta patinoire préférée (ou dès mercredi, si tu prévois de faire le déplacement à Rapperswil pour le match avancé contre le ZSC, ce dont je doute un peu).
Séance de rattrapage express avant le coup d’envoi de la saison 2022/2023:
Il y a plein de nouveaux étrangers
C’est le premier truc à savoir pour ne pas avoir l’air d’un plouc vendredi. Parce qu’au lieu de rameuter toute la tribune quand tu verras plus de quatre étrangers simultanément en power play, par exemple, sache que dès cette saison, chaque équipe peut en aligner au maximum six sur la glace, au lieu de quatre jusqu’ici.
Là, tu pourras dire à tes voisin(e)s: «Pour le spectacle, c’est génial. Par contre, pour les jeunes Suisses, ça va être dur de se faire une place…»
Tous les étrangers de National League
Pourquoi ils ne sont pas venus à pied
Ce qui rend le championnat particulièrement excitant, c’est que ce ne sont pas les «étrangers qui devaient venir à pied de Slovénie ou de Pologne» comme on nous avait promis, mais la plupart sont vraiment des pointures du hockey international. La guerre en Ukraine a eu pour conséquence que plein de joueurs de top niveau ont quitté la KHL (Russie) pour venir en Suisse où, c’est bien connu, les salaires sont particulièrement élevés et la «balance work/life» optimale.
Il y a une équipe supplémentaire
Ne sois pas surpris si, en jetant un coup d’œil au Teletext, tu constates qu’il n’y a plus 13, mais 14 équipes cette saison. Kloten a été promu en fin de saison passée, et personne n’a été relégué en contrepartie (cela faisait partie des mesures liées au Covid). C’est aussi pour cela – notamment – qu’il y a désormais six étrangers par équipe, au lieu de quatre. Plus d’équipes, donc plus de joueurs de bon niveau à trouver. Par contre, il y aura un relégué ou un promu de Swiss League, la saison prochaine.
Pourquoi ça commence mercredi, en fait
Officiellement, le championnat commence ce mercredi 14 septembre, avec une affiche qui va évidemment faire saliver tout le pays: Rapperswil – Zurich.
Quelle brillante idée…
Bon, autant dire que le véritable coup d’envoi du championnat, c’est vendredi 16 septembre à 19h45:
Lausanne – Bienne
GE Servette – Davos
FR Gottéron – Ambri
Lugano – Ajoie
Berne – Zoug
Langnau – Zurich
Sois sûr de toi avec tes pronostics
Forcément, quelqu’un va te demander tôt ou tard: «T’en penses quoi? C’est quoi tes pronos?». Le truc hyper-facile pour avoir l’air d’avoir passé ton été dans les patinoires et d’avoir épluché tous les contingents de National League, c’est de dire, avec aplomb: «Zoug ou Zurich premier, Ajoie dernier. Mais Genève a un coup à jouer cette saison parce qu’ils ont clairement les meilleurs étrangers.»
Tu dis ça, t’es déjà bien, crois-moi.
Et pour compléter ton bagage de connaissances hockeyistiques avant la reprise, rappelle-toi aussi que Zoug est double champion de Suisse et que les ZSC Lions, dramatiquement battus par les Zougois en finale la saison passée après avoir mené 3-0 dans la série, ont quitté le Hallenstadion à Oerlikon et sont entrés dans leur nouveau stade à Altstetten: la SwissLife Arena.
Plein de nouveaux noms à mémoriser
Augmenter le nombre d’étrangers, c’est une chose, mémoriser leurs noms parfois «exotiques» en est une autre. J’ai même compté pour toi: il y en a 43 qui sont nouveaux et qui n’avaient encore jamais posé un patin en Suisse, avant le mois d’août dernier.
Et il y a beaucoup de Finlandais et de Suédois dans le lot, mais surtout des Finlandais. Les mémoriser, c’est déjà compliqué, mais écrire leur nom correctement, c’est encore plus difficile. Autant dire que c’était beaucoup plus simple avant, avec des Beat Gerber, des Pascal Berger, des Mirco et des Marco Müller. Enfin, il faut avancer avec son temps…
Maintenant il y a des Nicklas avec C, et des Niklas sans C. Comme Niklas Hansson (Zoug) et Nicklas Jensen (Rapperswil), pour te donner un exemple. Et les types sont même pas fichus d’être tous les deux Suédois! Tu te dis, s’il est pas Suédois, alors il doit être Finlandais. Eh bien, non, le deuxième, Jensen, est Danois. C’est pas terminé: il y a encore plein de Juuso (Vainio), Juho (Lammikko) et Juha (Metsola), et aussi des Mikko (Lehtonen), Mikko (Koskinen) et Miikka (Salomäki).
L’orthographe, bon sang!
Il y a quelques noms qui sont vraiment «tricky», comme Bristedt ou Saarijärvi. Quand tu es au stade, évidemment, tu n’as pas besoin de les écrire (mais rien n’empêche d’au moins savoir les orthographier correctement). Par exemple le nom hors catégorie en termes de difficulté, c’est celui d’un ancien: Valtteri Filppula (Genève). Pour t’en souvenir, c’est facile, il faut juste retenir ceci: «2T2P». Et hop, le tour est joué. C’est comme Killian ou Kilian Mottet: «Killianavec2L». Tu as compris?
La prononciation, sapristi!
La bonne prononciation peut aussi te permettre de marquer une nette séparation avec tes voisin(e)s de tribune, bref de prendre un peu de hauteur. Ne prononce-t-on pas, tous que nous sommes, le nom de Cristiano Ronaldo «à la portugaise» quand on parle de CR7? Eh bien c’est la même chose pour les hockeyeurs.
Là, il est important de prononcer le nom du joueur le plus naturellement possible. Henrik Tömmernes, c’est «TOmmernes», donc tu ne prononces surtout pas les deux points sur le O, comme on t’avait appris à l’école au cours d’allemand! Jan Kovar, tu dis «Kovatsss». Ne t’inquiète pas si les gens autour de toi ont l’air surpris au début.
Et pour marquer une séparation définitive avec tes voisin(e)s de tribune, tu dis, l’air de rien: «Tu savais que tOmmernes et Kovatsss n’ont jamais joué dans le club de LuleO?» Oui parce que Luleå en suédois c’est LuleO.
Avec ça, tu auras non seulement pris de la hauteur, mais également effectué un pas de côté décisif.
Toi aussi sois un champion du monde
En bonus, je te donne une astuce toute simple pour vraiment avoir l’air de t’y connaître: quand tu entends un nom finlandais qui joue dans n’importe quel club sauf Lausanne et Langnau, tu dis: «Lui, c’est un champion du monde ET champion olympique en 2022». C’est techniquement pas le cas pour tous, mais tu as 80% de chances de taper dans le mille. Et donc d’avoir l’air d’un expert.
Si tu n’es pas sûr si le joueur en question en Finlandais ou Suédois, c’est facile: les Suédois c’est des «sson», les Finlandais des «nen» ou des «la». Exceptions fribourgeoises: Gunderson est Américain, Sörensen est Suédois.
Les noms à connaître pour briller vendredi
Evidemment, pas besoin de tous les connaître par cœur. Si tu te souviens de deux ou trois noms, tu es déjà pas mal. Linus Omark et Teemu Hartikainen à Genève pour commencer. Tu peux même ajouter, si on te demande, qu’ils risquent bien de mettre le feu à la Ligue ces deux-là. En plus, cela fait plus de dix ans qu’ils sont meilleurs potes.
Bon à savoir également:
- Mikko Koskinen, le gardien de Lugano. Pour bien montrer que tu connais le sujet, tu peux dire qu’il mesure 2 mètres.
- Alexandre Texier (Zurich). Ici aussi tu peux te démarquer de la masse en disant que c’est un Français, qu’il a le potentiel pour être le meilleur attaquant de la ligue, mais qu’il a eu des problèmes personnels et c’est pour cela qu’il est en Suisse et pas en NHL. À la fin tu ajoutes: il voulait se rapprocher de sa famille qui vit dans la région de Grenoble, c’est pour cela qu’il a signé à Zurich (plutôt qu’à Genève ou Lausanne).
- Vili Saarijärvi. Celui-là, c’est mon préféré, et même s’il finit la saison avec un différentiel de -52 jamais je ne dirai du mal du nouveau défenseur finlandais de Langnau (mais de nouveau, pourquoi écrit-on Vili avec un seul L et avec un V au lieu d’un W au début?). Langnau, ils ont aussi Sami Lepistö, un autre Finlandais. Quand j’entends ce prénom, Sami, je vois le Père Noël, je vois la Laponie, des rennes et tout ça. Langnau, eux, ils ont compris le truc. Là-bas, c’est déjà l’hiver.
À Davos par contre, ça donne un peu moins envie de rêver quand tu lis les noms des nouveaux joueurs étrangers: Klas Dahlbeck, Lucas Ekestahl Jonsson, Leon Bristedt, typiquement des noms de truands dans des polars nordiques.
Au HC Ajoie, visiblement ils n’ont pas trop compris le truc ni dans quelle direction le hockey moderne était en train de se diriger: les étrangers sont presque tous québécois et les nouveaux s’appellent Frédérik (pourquoi l’écrire avec des accents et avec un K au lieu d’un C?) Gauthier et T.J. alias «Terrance James» Brennan. Après, il ne faudra pas venir se plaindre au printemps prochain…
Une joyeuse nouvelle saison de hockey à toutes et à tous!