Rugby: Laporte en garde à vue pour blanchiment de fraude fiscale aggravée

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Fédération française de RugbyBlanchiment de fraude fiscale aggravée: Laporte en garde à vue

Le président en retrait de la FFR a été placé quelques heures en garde à vue mardi, dans le cadre d’une enquête, a annoncé le parquet national financier français.

Bernard Laporte a été convoqué pour une audition par des policiers fiscaux le jour même où les quelque 1900 clubs amateurs français sont appelés à se prononcer sur la candidature de Patrick Buisson pour prendre la tête de la FFR.

Bernard Laporte a été convoqué pour une audition par des policiers fiscaux le jour même où les quelque 1900 clubs amateurs français sont appelés à se prononcer sur la candidature de Patrick Buisson pour prendre la tête de la FFR.

AFP

De nouveaux ennuis judiciaires pour Bernard Laporte. Le président de la Fédération française de rugby (FFR), en retrait depuis mi-décembre, a été placé en garde à vue quelques heures, mardi, dans une affaire de blanchiment de fraude fiscale aggravée, mais en est ressorti en soirée sans poursuite à ce stade.

«Il est sorti sans aucune convocation de police, ni de présentation à un juge d'instruction», a déclaré à l'AFP l'un de ses avocats, Me Jean-Pierre Versini-Campinchi.

Le parquet financier national (PNF) a confirmé qu'il était ressorti libre.

M. Laporte était accompagné lors de son audition de Me Thierry Nesa, son conseil fiscal.

Dans un communiqué transmis à l'AFP, ce dernier a indiqué «qu’il s’agirait d’une donation consentie il y a plus de 12 ans à un ancien rugbyman ami et associé de Bernard Laporte, donation qui n’aurait pas été régulièrement déclarée à l’administration fiscale».

«Il est établi que Bernard Laporte n’a perçu aucune somme et ne se trouve impliqué qu’en qualité d’associé», a-t-il ajouté, soulignant que ni la FFR ni le rugby en général ne pouvaient être «impactés par ce dossier privé».

Coupable de corruption passive

Selon une source proche du dossier, cette enquête est distincte de l'affaire dans laquelle le patron du rugby français a été condamné le mois dernier en première instance à deux ans de prison avec sursis, au côté de l'homme d'affaires Mohed Altrad, président du club de Montpellier et condamné pour sa part à 18 mois de prison avec sursis.

Les deux hommes ont été condamnés par le tribunal correctionnel de Paris pour un pacte de corruption lié notamment au parrainage du maillot du XV de France.

En poste depuis fin 2016, le président de la FFR, réélu en 2020 pour un mandat de quatre ans, a été reconnu coupable de cinq des six infractions pour lesquelles il était poursuivi, dont corruption passive et trafic d'influence.

Puisqu'il a fait appel de la décision, sa peine de prison avec sursis, ainsi que l'interdiction d'exercer l'activité de président de la FFR pour une durée de deux ans, ne sont pas immédiatement exécutoires.

La nouvelle enquête est également distincte de celle du PNF visant le comité d'organisation de la Coupe du monde France-2023 pour favoritisme, trafic d'influence et corruption.

Timing malvenu

«Il est parfaitement scandaleux que le parquet ait choisi la date de l'élection de M. (Patrick) Buisson pour fixer celle de l'audition et que la divulgation de cette audition ait été faite le jour-même», avait lancé plus tôt dans la journée Me Versini-Campinchi, fustigeant «un acharnement du PNF».

Les investigations, lancées en août 2020, ont été confiées au Service d'enquête judiciaire des finances (SEJF). Deux autres personnes ont été placées en garde à vue en même temps que Bernard Laporte.

Cette garde à vue intervient en plein milieu d'un référendum de la FFR lors duquel les clubs français doivent approuver, ou non, la proposition de Bernard Laporte de désigner Patrick Buisson en qualité de président délégué de la Fédération.

Quelque 1500 clubs amateurs sont appelés à valider la candidature de Patrick Buisson, jusque-là vice-président en charge du rugby amateur. Ils ont jusqu'à jeudi midi pour voter.

«Je pense que les clubs en ont un peu marre de tout ça. Les clubs ont besoin de calme. Il est plus l'heure de nous réunir, de nous rassembler et de pousser derrière notre XV de France que de vivre des échéances électorales. On doit prôner le rassemblement et c'est ce que tout le monde attend», avait récemment expliqué Buisson à l'AFP.

«À quelques mois de la Coupe du monde (ndlr: du 8 septembre au 28 octobre), on ne doit pas être dans le temps de la division mais dans celui du rassemblement. Pour le rugby, pas pour des intérêts personnels. Pour réussir cette Coupe du monde. La division ne mène qu'à l'échec», avait ajouté le dirigeant.

Le Mondial en France s'ouvrira sur un choc entre les Bleus de Fabien Galthié et les All Blacks.

Ce nouvel épisode judiciaire apparait également à dix jours du coup d'envoi du Tournoi des six nations (4 février-18 mars), dont le XV de France est le tenant du titre.

(AFP)

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