Formule 1: Charles Leclerc: «On a commis trop d’erreurs»

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Formule 1Charles Leclerc: «On a commis trop d’erreurs»

Alors qu’il partait de la pole position et qu’il pilotait la voiture la plus rapide en piste, Charles Leclerc n’a terminé que quatrième du Grand Prix de Monaco. Trop d’erreurs ont été commises par son écurie.

Luc Domenjoz Monaco
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Luc Domenjoz Monaco

Charles Leclerc avait tout ce qu’il fallait entre les mains pour signer sa première victoire en Principauté… Jusqu’à ce que la pluie ne fasse son apparition pour la première fois du week-end, juste avant la course.

Si le Monégasque a effectivement mené les 17 premiers tours de course, se creusant même une avance de plusieurs secondes sur Carlos Sainz, derrière lui, tout a mal tourné au moment de passer des pneus «pluie extrême» aux pneus «intermédiaires» puis aux gommes «slicks» pour piste sèche.

Le moment de changer d’un type de pneus à l’autre est toujours décisif, et l’équipe Red Bull s’est montrée redoutable à ce petit jeu, réussissant à placer Sergio Perez en tête malgré deux arrêts aux stands, alors que Carlos Sainz, lui, est passé directement des pluie aux slicks – un choix qui aurait pu lui permettre de gagner la course s’il n’avait pas buté sur un attardé après avoir chaussé ses gommes neuves.

Mauvaise consigne

Pour Charles Leclerc, par contre, tout s’est mal passé: au moment de passer des pneus intermédiaires aux pneus lisses, son ingénieur l’a rappelé aux stands au moment précis où Carlos Sainz s’arrêtait lui aussi.

L’ingénieur a tout de suite corrigé son instruction, pour demander à Charles Leclerc de rester en piste, mais c’était trop tard… et le Monégasque a dû attendre quelques secondes que les mécaniciens Ferrari changent d’abord les pneus de Carlos Sainz avant de changer les siens… quelques secondes perdues qui furent fatales, puisqu’elles rejetèrent le leader de la première à la quatrième place…

«On ne peut pas se permettre ça»

Le pilote monégasque a perdu trop de temps dans les stands.

Le pilote monégasque a perdu trop de temps dans les stands.

Pool via REUTERS

«On peut toujours commettre des erreurs, bien sûr, concédait Charles Leclerc hier soir. Mais aujourd’hui, on en a trop fait! Dans de telles conditions, le pilote s’appuie sur son équipe, qui a une meilleure vision de la course dans son ensemble. Le pilote, lui, ne voit pas quand les autres mettent des slicks et à quel rythme ils tournent. On m’a demandé si je voulais passer directement des pluies aux slicks, et j’ai répondu que oui, mais plus tard. Alors je ne sais pas pourquoi ils ont changé d’avis et m’ont mis des intermédiaires. Résultat: Red Bull a réussi l’undercut (ndlr: la stratégie qui consiste à s’arrêter en premier pour profiter des pneus neufs et doubler dans les stands), et ensuite je me suis retrouvé bloqué derrière Carlos dans les stands! Ça fait trop d’erreurs, on ne peut pas se permettre ça. Notre voiture est excellente en ce moment, nous devons en profiter pour marquer un maximum de points pendant cette phase de la saison…»

D’autant que la semaine précédente, le Monégasque a abandonné sur problème de moteur alors qu’il avait, là aussi, pratiquement course gagnée. Soit deux victoires envolées sans qu’il en soit aucunement responsable…

Appel rejeté

Après la course, la Scuderia Ferrari a déposé protestation contre les deux Red Bull pour avoir franchi la ligne jaune de sortie des stands pendant la course.

Les commissaires monégasques ont examiné cette réclamation, mais l’ont rejetée, tant dans le cas de Max Verstappen que de celui de Sergio Perez: pour le premier, sa roue avant gauche n’a pas totalement franchi la ligne (ce qui voudrait dire que le pneu aurait été entièrement de l’autre côté de la ligne), mais a simplement roulé dessus.

Dans le cas de Sergio Perez, les représentants de Ferrari ont admis que le Mexicain n’avait en réalité même pas roulé sur la ligne jaune. Les deux réclamations ont donc été rejetées hier soir à 21h30, et le résultat de la course confirmé.

Deux départs lancés

Lorsque la pluie a commencé à tomber sur la Principauté, la direction de course a décidé de retarder le départ de neuf minutes pour le donner à 15h09, avant de le retarder encore à 15h16.

Finalement, après deux tours derrière la voiture de sécurité, interrompus en raison de la force de l’orage, le vrai départ fut donné plus d’une heure plus tard, mais toujours derrière la voiture de sécurité, sous forme de départ lancé.

Lorsque l’accident de Mick Schumacher, au 25e tour, a contraint la direction de course à l’arrêter à nouveau au drapeau rouge, le départ fut à nouveau donné derrière la voiture de sécurité, et à nouveau sous forme de départ lancé.

La course de Mick Schumacher s’est arrêtée au 25e tour.

La course de Mick Schumacher s’est arrêtée au 25e tour.

Pool via REUTERS

Panne de courant sur la grille

Pourtant, depuis 2020, il est devenu réglementaire de donner les nouveaux départs de manière classique, soit «arrêtés» sur la grille. Si ce ne fut pas le cas à Monaco, on crut d’abord que c’était en raison de la piste mouillée, qui aurait rendu un départ classique plus délicat.

En réalité, les organisateurs ont subi une panne totale d’électricité sur la grille de départ qui rendait l‘allumage des feux incertain! C’est la raison pour laquelle ils ont d’abord décalé le départ à 15 h 16, le temps de réparer la panne. Ils ont alors décidé que tous les départs de la journée se feraient de manière lancée, ce qui évitait d’allumer les feux rouges sur la grille.

Un accident «super bizarre»

Au 31e tour, la Haas de Mick Schumacher est partie en travers pour aller violemment taper les barrières à la sortie de la piscine. Un choc latéral terrible qui a coupé la monoplace en deux à la hauteur de la boîte de vitesse.

Après le choc, le pilote allemand s’est rendu à l’hôpital du circuit pour un contrôle. De retour au paddock, il a expliqué qu’il n’a rien compris à sa sortie de route: «Tout allait bien, et j’ai peut-être mis mes roues gauches dix centimètres à côté de la trajectoire. Les pneus sont passés sur le mouillé, j’ai perdu l’avant, ça a glissé de l’arrière et je n’ai rien pu faire. Tout s’est passé si vite… c’était un sentiment super bizarre…»

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