Football: En Italie, Roberto Mancini en prend pour son grade

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FootballEn Italie, Roberto Mancini en prend pour son grade

Le choix de l’ancien sélectionneur de la Nazionale de reprendre l’équipe d’Arabie saoudite ne passe pas. La presse et des acteurs de la vie publique critiquent un choix purement financier.

Valentin Schnorhk
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Valentin Schnorhk
Roberto Mancini, ici en compagnie de Yasser al-Misehal, président de la Fédération saoudienne de football, s’est engagé lundi comme sélectionneur. Il touchera près de 30 millions d’euros de salaire annuel.

Roberto Mancini, ici en compagnie de Yasser al-Misehal, président de la Fédération saoudienne de football, s’est engagé lundi comme sélectionneur. Il touchera près de 30 millions d’euros de salaire annuel.

AFP

Dans la quantité de salves que s’est prises Roberto Mancini ces derniers jours, peut-être que celle de Claudio Ranieri est un peu plus douloureuse. Avec ses mots, teints de sobriété forcément, l’entraîneur de Cagliari, bientôt 72 ans, a dit ce que beaucoup d’Italiens pensent: «L’Arabie saoudite? Moi, je n’y serais pas allé, parce que j’aime être stimulé par autre chose que par l’argent.» Comprendre: Roberto Mancini a quitté son poste de sélectionneur de l’équipe d’Italie pour celui de la sélection saoudienne uniquement pour cette raison. Et c’est ce qui ne passe pas de l’autre côté des Alpes.

Dans la presse transalpine, le technicien vainqueur de l’Euro 2020 en prend pour son grade. «Il y avait une trentaine de millions de bonnes raisons pour dire oui», se moque La Gazzetta dello Sport en référence à ce que devrait peu ou prou toucher chaque année Mancini dans ses nouvelles fonctions. Présenté hier à Riyad, ses mots ont été écoutés et analysés de près par l’Italie. Et ce qui a notamment intéressé le principal quotidien sportif italien, c’est le timing entre sa décision de quitter son poste de sélectionneur de la Nazionale à un an de l’Euro 2024 et celui d’accepter la lucrative offre saoudienne.

«Mancini a lâché l’équipe d’Italie uniquement pour les sous»

Stefano Barigelli, directeur de La Gazzetta dello Sport

Et la Gazzetta de déduire que tout était déjà ficelé avant même son départ de la fédération italienne. «Désormais, c’est clair pour tout le monde, et pour nous, à la Gazzetta, cela l’était déjà depuis le début: Mancini a lâché l’équipe d’Italie uniquement pour les sous», tranche Stefano Barigelli, directeur du journal, dans son éditorial.

Plutôt Tamberi que lui

Mais il n’y a pas que la presse sportive qui s’exprime au sujet de son ancien sélectionneur. Le quotidien généraliste turinois La Stampa a fouillé dans le patrimoine de Mancini, comme pour tenter de justifier l’injustifiable: il y a trouvé deux villas de plus de 1000 mètres carrés, ainsi qu’une société immobilière. Une façon de dire qu’il n’avait pas forcément besoin d’argent, et encore moins de quintupler ses revenus.

Dans la vie publique aussi, cela ne plaît pas. Le syndic de Pesaro Matteo Ricci a ainsi suggéré que Roberto Mancini ne soit plus mis en scène pour promouvoir sa région des Marches, pour laquelle il participe à des opérations marketing, mais que le rôle soit plutôt dévolu au champion du monde de saut en hauteur Gianmarco Tamberi. «L’affaire de Mancini et de la Nazionale est moche et triste, a-t-il expliqué. Il y a beaucoup d’excuses, alors que, au fond, il s’agissait simplement d’une affaire de millions.»

Et puis, l’ancien sélectionneur de volley Mauro Berruto s’est également exprimé: «Peut-être que tout, vraiment tout, est négociable. Ou peut-être que non. Chacun de nous est maître de son propre destin, comme chacun de nous doit pouvoir être libre de considérer cette décision de la façon qu’il juge la plus opportune. Pour moi, cette affaire, c’est une diffamation du maillot azzurro», a estimé celui qui est également député au parlement.

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