CaraïbesLa Guadeloupe va être envahie par des algues puantes et toxiques
En pourrissant sur les plages, les tapis de sargasses étouffent la biodiversité, gênent la navigation et nuisent au tourisme. Et leur poids a atteint 8,7 millions de tonnes dans l’Atlantique.
![La Guadeloupe s’attend à une «année noire» à propos des sargasses, ces algues qui libèrent, en pourrissant, des émanations nauséabondes et toxiques. La Guadeloupe s’attend à une «année noire» à propos des sargasses, ces algues qui libèrent, en pourrissant, des émanations nauséabondes et toxiques.](https://media.lematin.ch/4/image/2023/11/08/66d5115d-2d61-4e09-8bfc-000bd3475452.jpeg?auto=format%2Ccompress%2Cenhance&fit=max&w=1200&h=1200&rect=0%2C0%2C1024%2C682&fp-x=0.5&fp-y=0.5&s=276915d0d835cfc752bdc7d9e3854fdb)
La Guadeloupe s’attend à une «année noire» à propos des sargasses, ces algues qui libèrent, en pourrissant, des émanations nauséabondes et toxiques.
AFPL’archipel français de la Guadeloupe, dans les Caraïbes, a indiqué, lundi, craindre le pire concernant les échouements de sargasses, une algue brune envahissant les littoraux et dont la quantité a atteint un niveau record au large. «On s’attend à une année noire», a expliqué Sylvie Gustave Dit Duflo, vice-présidente de la région Guadeloupe en charge des Questions environnementales.
Selon le bulletin mensuel de l’Université de la Floride du Sud (USF), la quantité de sargasses dans l’océan Atlantique a doublé de décembre à janvier, établissant un «record» à 8,7 millions de tonnes. Après leur échouement sur les rivages, ces algues libèrent en pourrissant des émanations nauséabondes et toxiques, interdisant l’accès à de larges pans du littoral. Les tapis de sargasses étouffent en outre la biodiversité, gênent la navigation et nuisent au tourisme.
Le précédent record remonte à 2018, avec 6,5 millions de tonnes, selon l’USF. Cette année-là, les échouements massifs de sargasses avaient eu de nombreuses conséquences sur la vie économique des zones touchées.
Paris a un plan à 36 millions d’euros
Face à ce fléau, le gouvernement français a adopté, en mars 2022, un plan sargasses doté de 36 millions d’euros sur quatre ans. «Pour l’heure, ce sont les communes qui gèrent les échouements, mais l’intensification du phénomène et les petits moyens de ces communes ne permettent pas une bonne gestion», a précisé Sylvie Gustave Dit Duflo. D’autant que des équipements coûteux vont être testés, notamment des barrages destinés à éviter les échouements sur les plages et à faciliter une collecte en mer.
Reste la question du stockage et de la valorisation des algues car, selon l’élue, les terrains d’épandage sont saturés, avec le risque d’une salinisation des eaux et de leur contamination à l’arsenic. Les causes de la prolifération des sargasses, depuis une douzaine d’années, n’ont pas été établies avec certitude et continuent de faire l’objet d’études.