Réseaux sociaux: Washington menace d’interdire TikTok s’il reste aux mains d’un groupe chinois

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Réseaux sociauxWashington menace d’interdire TikTok s’il reste aux mains d’un groupe chinois

Le gouvernement américain a demandé à la maison mère de TikTok, le chinois ByteDance, de vendre ses parts dans la célèbre application, faute de quoi elle sera interdite aux États-Unis.

Image d’illustration.

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AFP

TikTok a confirmé mercredi à l’AFP que le gouvernement américain avait recommandé la cession de l’application par son propriétaire, le groupe chinois ByteDance, alors que la pression monte aux États-Unis contre la populaire plateforme.

D’après le «Wall Street Journal» et d’autres quotidiens américains, la Maison-Blanche a posé un ultimatum: si TikTok reste dans le giron de ByteDance, elle sera interdite aux États-Unis. L’application est perçue comme une menace pour la sécurité nationale par de nombreux élus occidentaux à cause de son appartenance à une société chinoise.

Aux États-Unis, La destruction en février d’un ballon chinois supposé espion a suscité un regain d’efforts au Congrès pour bannir le service de courtes vidéos divertissantes, accusé de donner accès à Pékin à des données d’utilisateurs du monde entier, ce qu’il a toujours nié.

La requête de la Maison-Blanche vient du CFIUS, une agence gouvernementale chargée d’évaluer les risques de tout investissement étranger pour la sécurité nationale américaine. Le gouvernement et le Trésor ont refusé de commenter.

«Si l’objectif est de protéger la sécurité nationale, une cession ne résout pas le problème: (le fait que l’application) change de propriétaire ne signifiera pas l’imposition de nouvelles restrictions sur la circulation des données ou l’accès à celles-ci», a réagi une porte-parole de TikTok, contactée par l’AFP. «La meilleure façon de répondre aux inquiétudes concernant la sécurité nationale c’est d’utiliser les systèmes américains de protection des données des utilisateurs du pays, avec un contrôle solide et des vérifications par des tiers, ce que nous sommes déjà en train de mettre en place», a-t-elle ajouté.

«Au milieu du ring»

TikTok, qui fait de nombreux efforts pour rassurer les politiques et le public sur son intégrité, comptait sur le CFIUS pour trouver un compromis. «La façon la plus rapide et la plus efficace de répondre à ces inquiétudes (…) est que le CFIUS adopte l’accord proposé sur lequel nous travaillons avec eux depuis plus de deux ans», avait affirmé un porte-parole de TikTok fin février. Il réagissait à l’examen d’un projet de loi porté par les républicains, qui donnerait l’autorité au président Joe Biden de bannir complètement TikTok.

La Maison-Blanche a déjà interdit aux fonctionnaires des institutions fédérales d’avoir l’appli sur leurs smartphones, en application d’une loi ratifiée début janvier. La Commission européenne et le gouvernement canadien ont récemment pris des décisions similaires pour les téléphones portables de leurs fonctionnaires.

L’entreprise stocke les données des utilisateurs américains sur des serveurs situés dans le pays. Elle a admis que des employés basés en Chine y avaient accès, mais dans un cadre strict et limité, et pas le gouvernement chinois.

À l’été 2020, l’ancien président Donald Trump avait signé plusieurs décrets pour tenter de bannir la plateforme ou de la faire racheter par une entreprise américaine.

«TikTok est en train de revivre la saga de 2019/2020», a souligné Dan Ives, de Wedbush. «Avec les tensions qui empirent entre les États-Unis et la Chine, l’application se retrouve prise au piège, au milieu du ring», a ajouté l’analyste dans une note.

La popularité déjà considérable de la plateforme a explosé à la faveur de la pandémie, au-delà de son public originel, les adolescents. L’appli compte plus de 100 millions d’utilisateurs aux États-Unis. Elle a dépassé ces dernières années YouTube, Twitter, Instagram et Facebook en «temps passé» par les adultes américains sur chaque plateforme, et talonne désormais Netflix, d’après Insider Intelligence.

La puissante association américaine de défense des droits civiques ACLU s’est opposée aux projets de loi anti-TikTok au nom de la liberté d’expression.


(AFP)

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