ProcèsAbus sur mineurs: l’enseignant vaudois écope de 5 ans ferme
Acculé par sept enfants et un adulte, le prof du Gros-de-Vaud est condamné à 60 mois ferme, assortis d’un traitement thérapeutique ambulatoire.
- par
- Evelyne Emeri
La voix des sept mineurs et de l’adulte abusés par Jacques* a été entendue et leurs récits concordants reconnus par le Tribunal correctionnel d’arrondissement de la Broye et du Nord vaudois. Les juges d’Yverdon ont condamné ce mardi le Vaudois d’origine colombienne à 5 ans de prison ferme ainsi qu’à un traitement thérapeutique ambulatoire. Ils n’ont pas suivi en tout point le réquisitoire du procureur Johann Baruchet dont l’accusation à l’encontre du prédateur présumé était massive tant dans les faits que dans les infractions. Le magistrat avait requis 5 ans et demi et une mesure thérapeutique institutionnelle.
Interdiction à vie
Pour la Cour correctionnelle, le Vaudois, adopté en Colombie à l’âge de 9 mois, s’est bien rendu coupable d’actes d’ordre sexuel avec des enfants (+ tentative), de contrainte sexuelle (+ tentative) et de pornographie (+ tentative). Elle a intégralement fait sienne les conclusions des experts psychiatres. Ceux-ci concluaient à un risque de récidive moyen à élevé pour ce patient présentant une paraphilie pédophile, des troubles de la personnalité et des traits d’immaturité. Autant de raisons pour lesquelles les juges ont aussi prononcé une interdiction à vie d’exercer toute activité professionnelle et toute activité non professionnelle organisée impliquant des contacts réguliers avec des mineurs.
Culpabilité écrasante
Le tribunal a en outre estimé que les propos des victimes, âgées entre 8 et 17 ans au moment des faits (2016-2021), étaient hautement crédibles et qu’il n’y avait pas lieu de mettre en doute les abus et les attouchements décrits. «La culpabilité de Jacques est écrasante. Ses agissements sont répugnants. Il a cédé à ses pulsions et s’en est pris à l’intégrité sexuelle de tous ces jeunes. Sans vergogne, il a usé de son ascendant pour assouvir ses besoins», précise le jugement par la voix de la présidente de céans, Joëlle Zimmermann Court. Et de poursuivre: «Il a agi égoïstement et trahi des enfants alors qu’il devait les protéger. Sa prise de conscience est nulle. Et ses quelques excuses sont apparues peu spontanées et sonnaient fausses».
*Prénom d’emprunt