Humeur - Non vaccinés confinés: l’Autriche brise un tabou!

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HumeurNon vaccinés confinés: l’Autriche brise un tabou!

En confinant ceux qui ne sont pas vaccinés, nos voisins autrichiens ont osé une mesure qui tranche avec la gestion humaniste et libérale de la pandémie, en Suisse notamment.

Eric Felley
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Eric Felley
Le chancelier autrichien Alexander Schallenberg lors de la conférence de presse de dimanche annonçant le confinement pour les non-vaccinés. Espère-t-il montrer le chemin à ses voisins?

Le chancelier autrichien Alexander Schallenberg lors de la conférence de presse de dimanche annonçant le confinement pour les non-vaccinés. Espère-t-il montrer le chemin à ses voisins?

AFP

«Ségrégationniste», «stigmatisante» , «honteuse», «inacceptable»… Sur Twitter les réactions à la décision du gouvernement autrichien de confiner les personnes non vaccinées dès ce lundi sont rarement positives. L’Autriche serait en train de renouer avec «les heures les plus sombres de l’histoire de ce pays et de l’Europe».

Alors qu’en Suisse on s’écharpe autour du caractère discriminant du certificat Covid-19, les Autrichiens font monter les enchères en privant de vie sociale les personnes non vaccinées et ce dès l’âge de 12 ans. C’est une décision choc, qui rappelle l’annonce d’Emmanuel Macron le 12 juillet avec l’obligation du pass sanitaire dans les cafés, les cinémas ou les transports et l’obligation de la vaccination pour le personnel soignant.

«Cet hiver va être un hiver pour ceux qui ont des anticorps… Pour les autres, ça sera plutôt un hiver solitaire et rude!» a déclaré le chancelier autrichien Alexander Schallenberg en des termes peu amènes pour les non vaccinés. Répondant à l’accusation de créer une société à deux vitesses: «Je ne vois pas ça comme une séparation, a-t-il dit. On ne donne pas des faveurs, on rétablit les libertés pour les personnes vaccinées.»

L’Autriche a-t-elle ouvert le bal?

Malgré ses dénégations, la population autrichienne se retrouve dès aujourd’hui en deux camps: ceux qui peuvent aller librement et ceux qui sont assignés à domicile et qui ne pourront pas acheter de cadeaux. Son gouvernement a clairement brisé un tabou dans la gestion humaniste et libérale de la pandémie. Sera-t-il suivi par d’autres au moment où l’épidémie repart à la hausse? «L’Autriche a-t-elle ouvert le bal?» comme s’interroge avec ironie un internaute. Le voisin allemand, où certains parlent de cette nouvelle vague comme d’une «pandémie de non vaccinés», pourrait suivre.

On n’ose pas imaginer ce qui se passerait en Suisse, si Alain Berset devait annoncer un tel lockdown dans le climat actuel. Les sonneurs de cloches de Suisse centrale sortiraient leurs arbalètes et ils achèveraient le peu de paix sociale qu’il nous reste, malgré tout. Pour l’instant les non vaccinés en Suisse peuvent aller où ils veulent en faisant un test. Espérons que cela puisse continuer ainsi durant tout l’hiver.

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