Sommet à LuganoReconstruire l’Ukraine coûtera au moins 750 milliards de dollars
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a ouvert, lundi après-midi, en visioconférence, la rencontre internationale sur la reconstruction de l’Ukraine au Tessin.
Le coût de la reconstruction de l’Ukraine a été estimé lundi à au moins 750 milliards de dollars par le Premier ministre ukrainien, Denys Chmygal, présent en personne à la conférence de Lugano (TI), qui doit esquisser le plan de redressement du pays envahi par la Russie. Il a estimé qu’une source clé de financement devrait être la saisie des avoirs de la Russie et des oligarques russes gelés dans le cadre des sanctions internationales contre Moscou.
En ouverture de la rencontre, le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a déclaré en visioconférence que la reconstruction de l’Ukraine était «la tâche commune de tout le monde démocratique» et «la contribution la plus importante à la paix dans le monde».
Le président Zelensky a rappelé que derrière les destructions matérielles, les ruines «des millions de vies humaines ne seront plus les mêmes (…) Les enfants auraient pu avoir des vies comme les vôtres, mais maintenant, leurs vies sont détruites. Ils ont été rendus orphelins par la Russie.»
En fin de matinée, le président de la Confédération Ignazio Cassis a accueilli dans son canton, à Lugano, les invités de l’«Ukraine Recovery Conference» (URC2022) qui se tient jusqu’à mardi. La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a fait le déplacement. Elle a lancé un vigoureux «Slava Ukraini» (Gloire à l’Ukraine) pour conclure son discours, dans lequel elle a insisté sur la reconstruction d’une Ukraine meilleure que celle qui préexistait à la guerre.
Ursula von der Leyen, le Premier ministre tchèque, Petr Fiala, ainsi que son homologue Mateusz Morawiecki, de Pologne, sont à Lugano pour dessiner l’ébauche d’une sorte de «Plan Marshall», du nom du programme économique américain qui avait permis de relever l’Europe occidentale des ruines de la Seconde Guerre mondiale.
L’écologie d’abord pour Greenpeace
La Kyiv School of Economics (KSE) a estimé les dommages causés jusqu’à présent aux bâtiments et aux infrastructures à près de 104 milliards de dollars. L’économie du pays aurait déjà perdu 600 milliards de dollars selon certaines estimations. La Banque européenne d’investissement (BEI) doit proposer la création d’un nouveau fonds pour l’Ukraine, qui pourrait atteindre 100 milliards d’euros, selon certaines sources.
Greenpeace et des ONG ukrainiennes ont choisi de promouvoir les énergies renouvelables et de dénoncer le nucléaire (la centrale de Tchernobyl se trouve en Ukraine) en dressant lundi matin une éolienne factice non loin du lieu de la conférence. L’organisation Public Eye a aussi profité de l’ouverture de la conférence à Lugano pour exiger de la Suisse qu’elle soit plus transparente sur ses rapports économiques avec la Russie.