SuisseLe Conseil fédéral veut reprendre les discussions avec l’Europe
Le projet de mandat de négociation de la Suisse avec l’Union européenne a été approuvé, vendredi, par les sept Sages. Le Parlement et les cantons doivent encore s’exprimer.
- par
- Samuel Bonvin
Voilà maintenant plus de deux ans et demi que la Suisse a surpris une partie de la communauté européenne, en stoppant net les négociations sur un accord-cadre avec l’UE. Mais, depuis, l’eau a coulé sous les ponts. Les discussions ont repris peu à peu et le Conseil fédéral (CF) s’est engagé, en novembre dernier, à étudier le projet d’un mandat de négociation. Visiblement, celui-ci a satisfait le Gouvernement, qui a officialisé l’approbation du texte vendredi. «C’est une étape importante qui est franchie», s’est réjoui Ignazio Cassis, conseiller fédéral en charge des affaires étrangères, lors d’une conférence de presse donnée en début d’après-midi.
Comme l’a expliqué le Tessinois, le mandat en question contient «les lignes directrices» qui seront suivies par la Suisse dans les différents domaines du paquet de négociations. Des accords en matière de santé ou encore d’éducation sont à la clé. Mais l’objectif phare du Gouvernement réside dans «l’accès sans obstacle pour la Suisse au marché de l’UE». «Il s’agit d’assurer l’actualisation des accords existants sur le marché intérieur et de conclure de nouveaux accords sectoriels dans les domaines de l’électricité et de la sécurité alimentaire», précise un communiqué du CF.
«La situation a évolué de manière significative»
Si les sept Sages sont à nouveau prêts à reprendre le dialogue avec l’Europe, c’est aussi car les sujets de désaccord des dernières négociations semblent balayés: «il a été possible de trouver des solutions potentielles pour plusieurs obstacles apparus lors des discussions sur l’accord institutionnel en 2021». Ce, notamment en matière de libre circulation des personnes: «la situation a évolué de manière significative» depuis les dernières négociations, a confirmé Elisabeth Baume-Schneider, encore cheffe pour quelques jours du Département de justice et police. «Il reste néanmoins des points ouverts qu’il faudra aborder lors des négociations», a toutefois tempéré le CF dans son communiqué. La balle est désormais dans le camp du Parlement et des cantons, qui doivent encore approuver le mandat.
Le PLR appelle à «penser à l’intérêt du pays plutôt qu’aux intérêts électoraux»
Non sans manquer d’insister sur le rôle important joué par leur ministre Ignazio Cassis, les libéraux-radicaux ont salué, vendredi après-midi, la décision du Conseil fédéral: «L’UE et ses États membres sont nos principaux partenaires commerciaux. Des relations bonnes et fiables sont donc essentielles pour notre économie et notre société». Le parti appelle par conséquent les partenaires sociaux et les partis politiques amenés à s’exprimer sur le mandat de négociation à «prendre leur responsabilité et penser d’abord à l’intérêt du pays plutôt qu’à leurs intérêts électoraux».