Exportations d’armes vers l’Ukraine: Alain Berset s'explique à New York

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Exportations d’armes vers l’UkraineA New York, Berset défend la position «très prudente et modérée» de la Suisse

Le débat sur la neutralité s’est invité lors d’une conférence de presse du président de la Confédération en marge de réunions sur les droits des femmes aux Nations unies.

Alain Berset au siège des Nations unies à New York.

Alain Berset au siège des Nations unies à New York. 

REUTERS

Face au conflit ukrainien, la Suisse entend préserver sa neutralité prévue par sa Constitution et reste donc pour l’instant opposée au transfert d’armements vers ce pays en guerre, a affirmé mardi Alain Berset, en visite à l’ONU. «Le débat sur les exportations d’armes, tant que nous avons un cadre juridique en Suisse, ce n’est pas possible de le faire (...). Pour le gouvernement et le Conseil fédéral nous devons et nous voulons maintenir ce cadre juridique et travailler dans ce cadre», a déclaré le président de la Confédération à des journalistes en marge de réunions aux Nations unies sur les droits des femmes.

Le Fribourgeois était interrogé sur le fait que l’Allemagne a demandé fin février à Berne d’autoriser la reprise de vieux chars Leopard par le groupe d’armement allemand Rheinmetall, en garantissant qu’ils ne seraient pas transférés à l’Ukraine.

Débat sur la neutralité

Le débat sur la neutralité agite le pays depuis l’invasion russe de l’Ukraine le 24 février 2022. La Suisse a adopté toutes les sanctions prises par Bruxelles contre Moscou car «ces sanctions sont absolument compatibles avec la neutralité», a assuré Alain Berset.

Bien que pressé par Kiev et ses alliés d’autoriser la réexportation d’armes et de munitions suisses vers Kiev, Berne a jusqu’à présent balayé les demandes de l’Allemagne, de l’Espagne et du Danemark. Diverses initiatives sont en cours au Parlement en vue d’assouplir ces règles, mais aucune décision n’est attendue avant plusieurs mois.

Pour M. Berset, qui s’est entretenu à New York avec le secrétaire général de l’ONU juste avant qu’Antonio Guterres parte pour l’Ukraine, «le Parlement a de nombreuses possibilités pour changer les lois». Alors, «si le Parlement s’accordait pour modifier le cadre juridique (de la neutralité militaire) nous travaillerions dans ce nouveau contexte». Mais «ce n’est pas le moment de changer et nous ne pouvons pas faire d’exception», a martelé Alain Berset en défendant la position traditionnelle «très prudente et modérée» de la Suisse.

(AFP/mst)

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