Océan AtlantiquePlus de 60 migrants seraient morts dans le naufrage d’une pirogue
L’embarcation a été retrouvée lundi, au large de l’archipel du Cap-Vert, et 38 personnes ont survécu. Sept corps ont déjà été retrouvés et 56 migrants sont portés disparus.
Plus de 60 migrants pourraient avoir perdu la vie à bord d’une pirogue partie des côtes sénégalaises, début juillet, et retrouvée lundi au large du Cap-Vert, a indiqué, mercredi, l’Organisation internationale pour les migrations (OIM). Le nombre de personnes décédées est estimé à 63, celui des survivants étant de 38, dont quatre enfants de 12 à 16 ans, a dit une porte-parole de l’OIM, Safa Msehli.
L’embarcation a été repérée lundi, dans l’Atlantique, à environ 150 milles nautiques (277 km) de l’île cap-verdienne de Sal, par un navire de pêche espagnol qui a alerté les autorités cap-verdiennes, a dit la police de l’archipel, distant d’environ 600 kilomètres des côtes sénégalaises. En dehors des 38 rescapés, les secours ont trouvé les dépouilles de sept personnes, a rapporté la porte-parole.
Selon les témoignages des rescapés cités par le Ministère sénégalais des affaires étrangères, l’embarcation avait quitté la localité de Fass Boye, sur la côte sénégalaise, le 10 juillet, avec 101 passagers à son bord, tous sénégalais, à l’exception d’un Bissau-Guinéen. Ainsi, 56 personnes sont portées disparues. «Généralement, quand les gens sont portés disparus à la suite d’un naufrage, ils sont présumés décédés», a précisé Safa Msehli.
«Tristesse», «consternation»
Les autorités se sont gardées jusqu’à présent de se prononcer sur ce qui s’est passé après le départ de la pirogue, le 10 juillet. Mais «les portés disparus sont tous morts», a corroboré Abdou Karim Sarr, un responsable des conseils locaux de pêche artisanale, une organisation professionnelle.
C’est «la tristesse, la consternation, le désespoir et le calme total», a dit un élu local de Fass Boye, Moda Samb. Selon lui, 98% des occupants de la pirogue sont de Fass Boye: «Ils sont nés et ont grandi» dans cette localité de pêcheurs.
«Un des rescapés qui a eu son père au téléphone lui a dit que les autres sont morts, a-t-il déclaré. D’autres familles attendent de savoir si leurs enfants font partie des rescapés.»
Modestes embarcations
Le Cap-Vert se trouve sur la route migratoire maritime empruntée chaque année par des milliers d’Africains fuyant la pauvreté ou la guerre pour l’Europe, ou espérant une vie meilleure, malgré la dangerosité du périple qui coûte la vie à des centaines d’entre eux.
Ils voyagent à bord de modestes bateaux ou pirogues à moteur fournis par des passeurs monnayant le voyage. Beaucoup accostent aux Canaries, archipel espagnol et porte d’entrée de l’Europe. De nombreux témoignages rapportent les périls du voyage, soumis aux aléas météorologiques, aux avaries de moteur, à la soif et à la faim.
Les autorités cap-verdiennes ont dit avoir mobilisé tous les moyens nécessaires pour assister les passagers, dont sept ont été hospitalisés après leur débarquement sur l’île de Sal mardi. Le Ministère sénégalais des affaires étrangères a assuré œuvrer au rapatriement de ses ressortissants «dans les meilleurs délais».