FreerideMaxime Chabloz: «Je suis là pour faire rêver les gens!»
Le Nidwaldo-Vaudois et la Valaisanne Sybille Blanjean ont remporté l’Xtreme de Verbier pour leur première saison sur le Freeride World Tour. Chabloz s’offre également le titre de champion du monde.
- par
- Sylvain Bolt Verbier
Maxime Chabloz et Sybille Blanjean découvraient le Freeride World Tour et ne cachaient pas une certaine peur la veille de leur premier Xtreme à Verbier lors du Face check vendredi. Mais les deux «rookies» du circuit mondial ont créé la sensation sur le Bec des Rosses samedi en remportant la compétition en ski. La compétition s’est déroulée dans des conditions difficiles, avec une neige qui ne ressemblait pas à de la poudreuse propre au freeride et sous un soleil persistant.
Mais ni les conditions compliquées ni l’adversité n’ont empêché le Nidwaldo-Vaudois de 20 ans de faire coup double, puisqu’il s’est adjugé le titre mondial, comme Elisabeth Gerritzen un an plus tôt. La Vaudoise, elle, a dû se contenter de la 4e place mais elle était très fière d’avoir trouvé une Suissesse pour lui succéder.
«Je suis très contente pour Sybille et que la victoire sur le Bec reste suisse. Elle a réussi à ne pas prendre trop de vitesse, ce qui était la clé aujourd’hui (ndlr: samedi), a souligné la double lauréate de l’Xtreme au pied de la face valaisanne. J’ai pris beaucoup trop de vitesse après mon deuxième saut et vu que je savais que je ne parviendrais pas à en ralentir suffisamment pour poser les deux sauts prévus, j’ai foncé tout droit sur la fin. Mais je compte bien devenir la première femme à poser un 360 degrés l’an prochain!»
De leur côté, les deux «rookies» ont dû patienter de longues minutes dans le fauteuil de leader et son dossier composé de vieilles paires de skis avant d’exulter. Leurs réactions après leur exploit.
Sybille Blanjean: «Je me suis inspirée du run gagnant d’Elisabeth (Gerritzen)»
«C’est juste incroyable! Déjà de pouvoir être ici à l’Xtreme pour la première fois était fou. J’ai pu poser le run que je voulais, mais gagner est un peu irréel! Je tremblais dans l’aire d’arrivée en voyant les autres skieuses passer derrière moi (ndlr: elle s’était élancée en premier). Plus elles arrivaient, plus je tremblais. Je ne pouvais pas m’imaginer que j’allais gagner. Le manque d’enneigement me faisait vraiment peur et cette montagne aussi. Avant de partir, j’étais vraiment sous pression. Je me posais mille questions en arrivant. J’ai croisé mes parents et j’ai fondu en larmes dans leurs bras. Quand je suis arrivée au départ, je me suis forcée à me calmer et me suis dit qu’il fallait m’amuser. Je me suis inspirée du run d’Elisabeth, celui qui lui a permis de gagner l’an passé. Il m’avait tellement inspiré, il avait l’air très sympa à skier et allait assez vite sans trop de traversées. C’était parfait pour une première, je n’avais pas trop à réfléchir! Je ne sais pas encore comment je vais fêter cette victoire vu que c’est tout nouveau. Mais ici il y a ma famille et mes amis!»
Maxime Chabloz: «C’est dingue, je suis champion du monde!»
«C’est difficile de mettre des mots sur les émotions que je ressens. Il n’y a pas de larmes qui coulent parce que je dois encore digérer tout ce qui arrive. C’est incroyable d’avoir réussi tout ça (ndlr: trois victoires sur le FWT et le titre mondial) cette saison. C’est dingue, je suis champion du monde! Je n’ose pas allumer mon téléphone car il y aura tellement de messages (rires)! J’ai fait exactement le run que je voulais faire, avec une stratégie claire: un bon ski allait battre un ski risqué avec de gros sauts. Mais c’est quand même très raide le Bec des Rosses, c’est difficile de ralentir et c’est ce qui m’a fait sauter très loin lors de mon backflip. Mais ça a payé, j’ai pu exprimer mes qualités de freestyleur aussi avec un 360 degrés. J’étais très très stressé avant le départ. J’avais les jambes qui tremblaient. En haut, je me suis construit une petite chaise en neige et j’ai été m’asseoir pour me calmer. L’attention médiatique ne me fait pas peur, au contraire: j’adore ça! Je suis là pour faire rêver les gens! Je sais que l’année prochaine ce sera plus compliqué, que j’aurai davantage de pression. Mais je vais tenter de prendre du plaisir!»