Suisse: Plein emploi et pénurie de main-d’oeuvre provoquent du stress

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SuissePlein emploi et pénurie de main-d’œuvre provoquent du stress

Un sondage montre que 60% des employés en Suisse travaillent régulièrement pendant leur temps libre. Ils sont aussi une majorité à vouloir changer de job.

Image d’illustration.

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Le faible taux de chômage couplé à un manque de main-d’œuvre qualifiée dans certains secteurs ne facilitent pas la vie des employés. C’est en tout cas le constat dressé dans une étude publiée ce jeudi par Travail.Suisse, l’organisation faîtière indépendante des travailleurs et travailleuses. Pour plus de 60% des personnes interrogées, le travail régulier pendant le temps libre fait partie de leurs habitudes.

Près de la moitié des sondés font souvent ou très souvent des heures supplémentaires et près d’un tiers travaille plus que le taux d’occupation souhaité. «Il en résulte un niveau d’épuisement élevé», constate l’organisation. Seuls 12% ne sont jamais épuisés émotionnellement à la fin de leur journée de travail», lit-on dans un communiqué. Plus d’une personne sur trois se dit souvent ou très souvent trop épuisée pour s’occuper de ses affaires personnelles ou familiales. «Cette proportion n’a cessé d’augmenter au cours des dernières années et se trouve à un niveau record en 2023.»

Beaucoup veulent changer de job

Le baromètre publié jeudi constate aussi que plus de 820’000 personnes envisagent de changer d’emploi en raison du stress et des contraintes psychiques. «Ce ne sont pas la grippe ou les accidents du travail qui représentent le plus grand risque pour la santé, mais le stress. C’est un signal d’alarme absolu. Le nouveau Parlement est appelé à élaborer, au cours de la prochaine législature, des solutions pour protéger la santé des travailleurs et travailleuses et pour le bien de l’économie nationale et du marché du travail», déclare Adrian Wüthrich, président de Travail.Suisse.

Peu de travailleurs inquiétés pour leur emploi

Les résultats de l’étude ne révèlent pas que des aspects négatifs: plus de la moitié des travailleurs ne s’inquiètent pas pour leur emploi, «un nombre jamais atteint auparavant» et qui est plus élevé de 10 points de pourcentage qu’en 2019. En même temps, les chances de trouver un nouvel emploi en cas de changement sont considérées comme très bonnes. Travail.Suisse déplore que malgré la pénurie de main-d’œuvre qualifiée, la formation professionnelle continue n’est pas suffisamment soutenue par les employeurs.

Étude publiée depuis 2015

Le Baromètre Conditions de travail est un projet de coopération entre Travail.Suisse et la Haute école spécialisée bernoise. Depuis 2015, il met en lumière chaque année la qualité des conditions de travail en Suisse et leurs changements, évalués par les travailleurs et travailleuses eux-mêmes. L’évaluation des conditions de travail se base sur la définition d’un bon travail au sens d’un travail durable. Celui-ci doit protéger la santé des salariés, maintenir leur motivation et leur procurer une certaine sécurité, précise Travail.Suisse.

(Comm/jba)

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