ChineÀ Pékin, la police sévit contre les «rumeurs» de confinement
La femme de 38 ans suspectée d’être à l’origine de la rumeur, qui a entraîné un afflux de consommateurs dans les supermarchés, «fait l’objet de mesures pénales coercitives».
Une femme est dans le collimateur des autorités de Pékin, après avoir diffusé des «rumeurs» sur un prétendu confinement de la capitale chinoise, qui ont déclenché une ruée dans les supermarchés, a annoncé vendredi, la police.
La ville de Pékin affronte depuis plusieurs semaines un rebond épidémique de Covid-19, avec entre 40 et 80 nouveaux cas positifs au coronavirus annoncés généralement chaque jour. Les restaurants et cafés n’accueillent plus de clients. La plupart des commerces, cinémas et gymnases sont fermés. Mais si quelques quartiers sont confinés, l’immense majorité des près de 22 millions d’habitants peuvent toujours sortir de chez eux.
Or, des messages diffusés jeudi sur les réseaux sociaux assuraient que les autorités allaient annoncer dans l’après-midi, même un confinement de trois jours et la suspension des services de livraison – notamment de produits frais. La rumeur a entraîné un afflux inhabituel de consommateurs dans les supermarchés, à la recherche de légumes, viande, œufs, huile, fruits et autres produits de première nécessité.
«Mesures pénales coercitives»
«Ce message a été massivement diffusé sur les réseaux sociaux, ce qui a gravement perturbé l’ordre public et a eu des effets néfastes», a indiqué vendredi, la police de Pékin sur la plateforme de microblogs Weibo. La femme de 38 ans suspectée d’être à l’origine de la rumeur «fait l’objet de mesures pénales coercitives», ont souligné les forces de l’ordre, sans en préciser la nature. Ces mesures peuvent consister en plusieurs formes de restriction de liberté: détention, libération en attente d’un procès ou encore placement en résidence surveillée.
Le ministère de la Santé a annoncé, vendredi, 50 nouveaux cas positifs à Pékin. Un chiffre qui ne marque aucun reflux, malgré les tests PCR quasi quotidiens auxquels sont soumis les habitants.
La baisse semble toutefois engagée à Shanghai (est), principale ville chinoise touchée par la flambée épidémique et où la totalité des 25 millions d’habitants sont confinés, depuis début avril. Quelque 2100 nouveaux cas positifs ont été annoncés vendredi – contre plus de 25’000 encore à la fin du mois dernier. Les autorités municipales ont d’ailleurs annoncé espérer arriver d’ici «la mi-mai» à stopper les contaminations au sein de la société (c’est-à-dire hors personnes placées en centre de quarantaine) – préalable à une éventuelle levée du confinement.