Cyclisme - Ca change quoi, un contre-la-montre de plus de 40 kilomètres?

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CyclismeÇa change quoi, un contre-la-montre de plus de 40 kilomètres?

Les «chronos» des grands championnats sont toujours bien plus longs que ceux de la saison dans le World Tour. De quoi rebattre certaines cartes. Premier départ à 14h30 ce dimanche à Knokke-Heist.

Robin Carrel Bruges
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Robin Carrel Bruges
Stefan Bissegger va découvrir une nouvelle dimension.

Stefan Bissegger va découvrir une nouvelle dimension.

AFP

On est certes loin du plus long contre-la-montre du Tour de France, qui s'était couru en 1947 entre Vannes et St-Brieux, sur... 139 km. On n'est pas non plus au niveau du plus long chrono de l'histoire des Mondiaux de la spécialité, qui n'existent toutefois que depuis 1994. En Toscane, en 2013, Tony Martin l'avait emporté au terme des 57,9 bornes du tracé. Mais la course de ce dimanche dans les Flandres, sur 43,3 km, est une incongruité dans le cyclisme moderne.

Cette saison, les chronos du Tour d'Italie se sont joués sur 8,6 et 30,3 km. Sur la Vuelta, les coureurs ont eu 7,1 et 33,8 km - la plus longue distance sur le World Tour en 2021 - à parcourir. La Grande Boucle a quant à elle proposé des contre-la-montre de 30,8 et 27,2 km «seulement». Et encore, pour le Tour, c'était énorme par rapport à ce que les organisateurs ont tendance à proposer ces dernières années.

Il n'y a guère plus que les grands championnats qui se disputent sur des distances longues. Cette année, par exemple, Tobias Foss a remporté les championnats de Norvège, qui se couraient sur 50,2 km. Kasper Asgreen a été couronné Roi du Danemark sur 47,8 km, et Primoz Roglic a remporté la médaille d'or des JO de Tokyo après 44,2 km d'effort. Autant dire que ce genre de rendez-vous est rare et c'est pour ça que le Mondial de ce dimanche (premier départ à 14h30) est imprévisible.

«Je pense que ce chrono sera quand même différent de la saison «normale», assure Julien Pinot, l'entraîneur de Stefan Küng au sein de l'équipe Groupama-FDJ. On peut classer les contre-la-montre en trois catégories, ou plutôt «durées». Certains sont meilleurs quand c'est court, d'autres quand c'est long... Là, 43 km, on est sur un long effort pour un exercice solitaire. Mais je pense que les meilleurs seront tout de même proches des 50 km/h de moyenne.»

Le tracé belge est plat (73 mètres de dénivelé positif...) et favorisera les «gros moteurs», sans mauvais jeu de mots. «Ce sont des efforts longs, qui demandent une grosse puissance aérobie (ndlr: capacité d'un organisme à se développer dans l'air ambiant). Certains exploitent 100% de leur potentiel en-dessous de 15 minutes d'effort. Certains entre 20 et 30. D'autres quand c'est plus long. Küng, par exemple, est un ancien poursuiteur, mais il a un bon profil. Lui, plus ça va…»

«Je me suis entraîné pour un tel chrono, assure le tout frais champion d'Europe de la spécialité à Trento en Italie, mais sur «seulement» 22,4 km. On a aussi fait des séances pour des efforts type Tour du Benelux. Mais ce dimanche, ce ne sera pas du tout la même chose qu'un contre-la-montre de simplement 10 km. L'effort vu aux Européens se rapproche plus de ce qu'on va constater ici.» Et vu la forme de Stefan Küng, ce ne sont pas 20 km de plus qui risquent de lui faire peur. Pour Stefan Bissegger, par contre, la donne change davantage.

«Ce sera mon premier chrono de 44 km , donc on verra..., s’interroge le coureur de la formation EF, qui a à peine une saison et demie de professionnalisme dans les pattes. C'est dur à dire. Je pense qu'un contre-la-montre, c'est un contre-la-montre, en fait! Ça n'a finalement pas une grande différence en durée. Mais je ne sais pas, je n'ai jamais parcouru une telle distance et on a travaillé un peu plus sur ça, c'est clair. Au final, c'est un peu comme quand tu bosses pour une étape en ligne sur un vélo normal. Ça ne change pas grand-chose pour moi.» Le jeune homme de 23 ans n'a toutefois jamais eu froid aux yeux...

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